03/06/2008
10 ème Université d’été de Marciac. 5 août 2004

"Le point commun des agricultures du monde : l’existence d’un secteur de pauvreté" (Intégral de la conférence)

Michel Griffon

« Je vais prendre une posture particulière qui est celle de parler non pas du destin qui est notre thème commun de réflexion, mais de l’avenir ». En prononçant ces mots, Michel Griffon aurait tort de paraître s’en excuser. Après tout, difficile de se donner un destin sans se projeter dans l’avenir... Reste que l’exercice paraît périlleux : comment donner une lecture transversale des dynamiques complexes actuellement à l’œuvre et en tirer des tendances ? Notamment en choisissant l’horizon de 2050. Une distance temporelle qui, paradoxalement, permet d’y voir plus clair, obligeant à identifier les grandes variables, celles dont on est certain qu’elles continueront d’exister : la terre, donc, l’eau et l’énergie, le climat, les hommes...Sans oublier une variable appelée à devenir de plus en plus importante : l’environnement.

« Difficile de traiter le sujet de l’évolution des agricultures du monde en vingt minutes ! Celles-ci sont en effet d’une incroyable diversité, que ce soit du point de vue climatique, pédologique, démographique ou culturel. Certaines agricultures connaissent des exploitations agricoles immenses, comme celles de palmiers à huile en Indonésie, qui couvrent des milliers d’hectares. D’autres comptent des micro-exploitations sur un quart d’hectare, voire des agriculteurs sans terre. Comment imaginer un « destin » commun et rapide qui ferait que ces extrêmes puissent se retrouver sur un même marché ? Seul point commun à toutes ces agricultures : l’existence de secteurs de pauvreté... Sur les 840 millions de personnes sous-alimentées dans le monde, 40 millions vivent dans les pays développés, et 800 millions dans les pays dits en développement, dont les trois-quarts, soit environ 600 millions, « vivent » de l’agriculture ou, plus exactement, ne parviennent pas à « survivre de » l’agriculture. C’est certes principalement le cas en Asie et en Afrique, mais cela ne doit pas faire oublier que chaque pays du monde a son lot d’agriculteurs pauvres, en situation de survie.

Dans ce contexte, si je raisonne à l’horizon 2050, il va de soi que je privilégierai une « destinée » possible et espérée par tous : que chacun mange à sa faim, sachant que la planète comptera alors neuf milliards d’habitants. Pour écrire ce scénario, il faut prendre en compte un certain nombre de variables : combien restera-t-il d’espace cultivable pour l’agriculture ? Quels rendements obtiendra t’on ? Avec quelles techniques ? Dans quelles proportions va-t-on solliciter l’agriculture pour produire de l’énergie en remplacement du pétrole ? Et quelles seront les répercussions exactes du changement climatique ? Autant de variables, parmi d’autres, qu’il faut combiner.

« En Afrique, il faudrait multiplier la production agricole par cinq en cinquante ans ! »

Faisons un tour du monde très rapide, en commençant par l’Asie. Un continent qui va concentrer plus de la moitié des 3 milliards d’habitants supplémentaires que la planète comptera en 2050. C’est considérable. D’autant que ces populations asiatiques ont commencé à changer de régime alimentaire et consomment de plus en plus de viande. Or, pour produire de la viande, même si ce sont des poulets, il faut beaucoup de céréales et d’oléagineux, en particulier du soja. Donc, produire plus de viande amène à accroître la production agricole, et en conséquence les rendements avec l’irrigation. Or, certaines régions rencontrent des problèmes d’eau de plus en plus récurrents, en particulier dans le bassin du Gange dont l’immense nappe phréatique baisse rapidement, notamment en raison de la Révolution Verte [1]. Même chose pour la Chine, qui épuise ses ressources souterraines. Du côté des surfaces disponibles, la situation n’est pas plus favorable : la Chine, mises à part la zone côtière et les grandes plaines du Nord qui sont sèches, est un pays essentiellement de pentes ; on ne peut pas s’attendre à un grand accroissement des surfaces cultivées. En Inde, presque toute la surface est aussi utilisée. A moins d’intensifier considérablement la production,-mais comment ?- l’Inde est appelée à importer assez massivement des denrées alimentaires, tant pour l’alimentation humaine que pour le bétail.

Passons rapidement au Maghreb et au Moyen-Orient : dans ces régions, la population ne devrait pas beaucoup augmenter, mais la demande alimentaire va néanmoins croître, du fait de l’amélioration des revenus. Or les agricultures locales ont déjà atteint leurs limites de rendement en fonction des ressources en eau et des caractéristiques des sols et du climat : une écologie méditerranéenne où la production est donc limitée et qui risque de souffrir des changements climatiques, provoquant vraisemblablement une diminution de la productivité par hectare. Ces pays devraient être également de grands importateurs d’aliments et en particulier de céréales, qui constituent la base de leur alimentation.

Plus au sud, l’Afrique Subsaharienne, dont la population va doubler, constitue la deuxième grande région du monde qui va connaître la fin de la vague démographique. Si l’on fait l’hypothèse que l’ensemble de la population africaine se nourrira correctement en 2050, accédant notamment à une consommation de viande plus importante, il faudra multiplier la production agricole de base par cinq en cinquante ans. Ce serait sans doute l’effort le plus considérable qu’un continent aurait à fournir dans l’histoire de notre monde. Certes, cette région dispose de surfaces et pourrait acquérir les technologies disponibles, mais elle n’a pas de capital et ses Etats souffrent de problèmes graves d’organisation. Difficile dans ces conditions de maîtriser une agriculture qui soit rapidement hautement productive. Par ailleurs, l’Afrique va être touchée par le changement climatique, principalement à l’Ouest, où se concentrent les populations. Dans ce contexte, il n’y a malheureusement pas d’autre choix pour l’Afrique que de trouver ses propres solutions pour s’alimenter, dans la mesure où elle ne peut pas importer massivement. Elle devra compter essentiellement sur ses propres ressources, ce qui ajoute encore à l’ampleur du challenge.

Le Brésil et la Russie : le grand gagnant et l’outsider

De l’autre côté de l’Atlantique, l’Amérique du Sud connaît une situation différente : l’essor démographique devrait être faible. La pauvreté y reste très visible mais n’est pas une des plus importantes dans le monde. L’Amérique Latine connaît une situation agricole parmi les plus inégales : depuis des paysans sans terre jusqu’à d’immenses exploitations très productives et compétitives sur les marchés internationaux. Prenons seulement le cas du Brésil. Il dispose d’atouts gigantesques : des surfaces considérables, un climat propice, du capital, de la main d’œuvre, de la technologie... D’aucuns envisagent de déforester les deux-tiers de l’Amazonie pour y planter du maïs et du soja, à des fins d’exportation vers l’ensemble de l’Asie. Les transports ne constitueront pas un frein insurmontable : les nombreux affluents de l’Amazone pourraient être transformées en voies navigables et on envisage, sur la base de capitaux privés, de construire un chemin de fer abordant directement la côte Pacifique pour exporter en Asie la production agricole. Le mouvement est enclenché. Quant aux niveaux de productivité du Brésil, actuels ou potentiels, ils sont supérieurs à ceux des Etats-Unis et loin devant ceux de l’Europe dont les parts de marché pourraient régresser. De plus, l’introduction de techniques de production agro-écologiques permettra de réduire les coûts en carburants, donnant à ce pays des avantages relatifs supplémentaires. Le Brésil est donc vraisemblablement le très grand gagnant en termes d’exportations mondiales.

Je termine ce tour d’horizon extrêmement rapide par le sud de la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine... Leur caractéristique : des surfaces immenses, mais une production erratique principalement due au climat. Bien sûr, il y a toujours des problèmes d’organisation et de technologie, mais ils pourront être résolus sans grandes difficultés grâce à la proximité des entrepreneurs de l’Ouest. De plus, dans ces régions, le changement climatique pourrait s’avérer favorable, mais ce point reste controversé. Il y a des facteurs extrêmement positifs pour que cette partie du monde soit le second grand outsider dans la production d’excédents agricoles primaires pour le reste de la planète.

La désertification ne commence pas aux portes du désert

Dans ce contexte, que peut-on dire sur les conséquences à venir pour l’agriculture européenne ? D’abord, la destinée de l’agriculture européenne, malgré ses grandes plaines, n’est certainement plus dans l’exportation de produits primaires vers le marché mondial, en particulier des céréales. En second, il ne faut pas oublier qu’à nos portes, le Moyen-Orient et le Maghreb nous concurrencent sur les productions fruitières et légumières, avec des avantages comparatifs certains. Il paraît dès lors inévitable que l’Europe fasse une place à ces importations. Troisième élément : il paraît plausible que l’Europe s’oriente vers la mise sur le marché de produits finis, d’aliments fortement transformés et de grande diversité, liés à la variété de ses cultures locales. C’est d’ailleurs une des hypothèses envisagées aux Etats-Unis sur l’avenir de leurs exportations. Mais il est également très vraisemblable que nos industriels agro-alimentaires se délocalisent en Asie, pour s’installer près des bassins de consommation, en conjuguant des matières premières locales et des technologies européennes. On imagine mal qu’ils préfèrent transformer la production gersoise pour alimenter les classes moyennes chinoises et indiennes, sauf si les productions gersoises sont réputées sur le marché mondial comme irremplaçables !

Mais le plus important n’est peut-être pas là. Ce qui obligera le plus les agricultures européennes à s’adapter tient sans doute moins au marché qu’aux grandes questions environnementales. Pourquoi ? Là encore, il me faut aller très vite. D’abord, l’effet de serre pose une question gigantesque pour l’agriculture. Depuis plus de 150 ans, nos sociétés industrielles brûlent des ressources fossiles accumulées pendant plusieurs centaines de millions d’années et qui produisent dans l’atmosphère du gaz carbonique (et d’autres gaz à effet de serre) qui induit le réchauffement climatique. Un événement considérable à l’échelle de l’histoire de la planète ! Or pour le moment, la seule technologie dont nous disposons pour « reprendre » le carbone à l’atmosphère (et que nous n’ayons pas inventée), c’est la photosynthèse : un procédé naturel qui nous permet de repomper du gaz carbonique dans l’atmosphère pour le transformer en aliment, en biomasse et en matière stockable. Comme l’agriculture est la principale « industrie de captage » du carbone, faute de nouvelle technologie, c’est sur elle qu’il faudra porter les efforts. Cela signifie en clair : utiliser plus de matière organique, avoir plus de forêt pour produire plus de bois, produire plus de biocarburants. Autre enjeu : la biodiversité. La France accueillera la première conférence mondiale sur ce thème, en janvier 2005 [2]. Le conseil scientifique de cette conférence signale le fait qu’il y a autant d’inquiétudes à nourrir sur l’avenir de la biodiversité que sur l’effet de serre. Ce n’est pas peu dire... Car le tissu du vivant est en train de se déchirer. La désertification ne commence pas aux portes du désert, mais quand on transforme le milieu par une agriculture intensive de telle sorte que nous modifions les relations naturelles qui lient les végétaux entre eux, les végétaux aux animaux et les animaux aux hommes, on induit un processus de dégradation des écosystèmes (des interactions éminemment complexes et utiles dont on risque de perdre irrémédiablement une partie). Ce qui, du même coup, modifie le climat car « l’usure » de la mince pellicule vivante constituée par le sol et la biomasse se traduit par la raréfaction de l’eau dans l’écosystème et son climat local. Or qui va devoir entretenir la permanence de la vie donc gérer la biodiversité sinon la seule activité qui maîtrise l’espace écologique au quotidien si ce n’est l’agriculture ? Celle-ci devra donc à la fois produire des aliments, de l’énergie, stocker du carbone biologique, et régénérer de la biodiversité.

Dernière adaptation à laquelle il nous faudra faire face : les prix du pétrole augmentant, une agriculture continuant d’utiliser beaucoup de carburants et d’engrais azotés deviendra trop coûteuse. Et il se pourrait bien que pour cette raison, la tendance historique de la baisse des prix alimentaires s’inverse un jour. Bien sûr, certains pourraient dire : ‘‘Tant mieux, l’âge d’or de l’agriculture revient !’’. Non, ce serait grave. On ne peut pas envisager sérieusement que l’agriculture puisse voir remonter fortement ses coûts de production. Il faudra donc inventer une agriculture dans laquelle on réduit les coûts de production dus à la consommation d’énergie fossile. On a commencé, par exemple en substituant le labour par le travail minimum du sol, en faisant -dit d’une manière très rapide- de l’écologie la science qui inspire l’agronomie. Cette adaptation est déjà plus ou moins en marche ici, mais surtout ailleurs. Si ce que l’on appelle la Révolution Verte (c’est à dire l’agriculture tropicale intensive) a débuté en Inde sur la base de variétés sélectionnées, d’engrais, de produits phytosanitaires, et bien c’est au Brésil que s’invente actuellement de nouveaux systèmes de production fonctionnant sur les principes de l’écologie, développant ainsi une nouvelle agronomie.
L’aventure de l’agriculteur sur le chemin de l’agriculture durable est ainsi loin d’être terminée. Ce sera un métier qui sera sans doute très différent de celui du passé mais qui sera sans nul doute tout aussi intéressant. Reste à entreprendre pour cela un très grand travail de recherche ».

1- La Révolution Verte désigne la modernisation de l’agriculture dans les pays en développement, par l’introduction des techniques de sélection et de fertilisation, de traitements, de gestion de l’eau et de mécanisation partielle, s’appliquant principalement à des céréales. Ce mouvement a principalement touché les pays d’Asie et d’Amérique Latine.

2 - Organisée par la France avec le parrainage de l’Unesco, la conférence internationale « Biodiversité, science et gouvernance » se tiendra à Paris du 24 au 28 janvier 2005, en vue d’établir un état des lieux scientifique et un dialogue entre scientifique, politiques et décideurs économiques sur la gouvernance mondiale de la biodiversité. Pour en savoir plus : www.recherche.gouv.fr

Lire la totalité des Actes de la 10ème Université d’Eté de l’Innovation Rurale de Marciac intitulée « Dans le champ des agricultures du monde, quel destin pour les agricultures d’ici ? »

Retrouver d’autres morceaux choisis de cette 10ème Université d’Eté de l’Innovation Rurale de Marciac intitulée "Dans le champ des agricultures du monde, quel destin pour les agricultures d’ici ?" :

Conférence de Michel Griffon, conseiller pour le développement durable au CIRAD.

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