"L’indépendance (de l’expert), c’est d’abord se tenir à distance des pouvoirs publics, des intérêts financiers et des engagements idéologiques"
Cela faisait longtemps que les OGM n’avaient pas suscité un tel intérêt et motivé une polémique aussi violente… Depuis le 19 septembre dernier, la publication de l’étude de G.E Séralini, portant sur la toxicité d’un maïs OGM, agite les médias et réveille les porteurs d’intérêt de tous bords. Certains arguments volent bas, d’autres mériteraient une réflexion approfondie. Plutôt que d’entrer dans la mêlée, la Mission Agrobiosciences a cherché à savoir ce que révèle ce nouveau tournant qui, débordant la controverse scientifique, nous fait entrer dans un nouvel épisode de conflit orchestré.
L’occasion de revisiter des notions telles que l’indépendance des experts, d’éclairer les limites et les améliorations possibles des procédures d’évaluation du risque, de leur financement et de leur contrôle… Ou encore de replacer le politique et le citoyen dans leur fonction.
Bref, tout ce bruit mérite de prendre un peu de recul pour mieux en tirer les leçons. D’où une série de grands entretiens, avec des personnalités issues de disciplines diverses – économie, sociologie, toxicologie…- pour déceler ce que nous pouvons apprendre de cet épisode. A commencer par l’interview de Olivier Godard , directeur de recherche au Cnrs et enseignant en économie à l’Ecole Polytechnique. Pour ce spécialiste des questions environnementales, des univers controversés et du principe de précaution, ce sont les médias et le politique qui portent ici une lourde responsabilité. Il revient également sur les trajectoires de la contestation sociale selon ses visées et ses conséquences sur l’expertise scientifique, clarifie les conditions d’une concertation citoyenne en rappelant les déboires du dossier amiante et , soulignant l’importance de la question du financement de l’expertise, approfondit les mécanismes possibles.
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