Depuis plusieurs années, la génétique est au centre de nombreuses questions sociétales. La puissance des outils qu’elle propose alimente les espoirs comme les craintes, dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de l’agriculture et de l’environnement. Au-delà des polémiques et des controverses sur certaines de ces applications, au-delà également de la fulgurance des avancées des connaissances et des technologies, Pierre Boistard propose de remettre en perspective le projet de ces recherches, la démarche et le sens de ces travaux, en montrant la genèse de la génétique :
- L’origine : Pourquoi et comment la génétique est-elle née ? Qu’est-ce qui animait les fondateurs de cette discipline ?
- La déconvenue : malgré la puissance des méthodes et des outils, le cadre de pensée qui a animé pendant trente années une foule de découvertes s’est ébréché. La génétique ne peut prétendre expliquer l’ensemble des mécanismes du vivant : ainsi, séquencer le génome de l’homme ne dit rien de la nature humaine.
- Une chance nouvelle : en quoi la fin de cette ère du déterminisme triomphant et du « tout génétique », ouvre la voie à des approches moins réductrices pour mieux prendre en compte la complexité du vivant.
Une démarche nouvelle qui continue d’animer Pierre Boistard, attentif à mettre en avant également deux dimensions essentielles de la recherche : le plaisir et la nécessité de rendre compte à la société.
Cette conférence sera suivie d’un débat avec les professeurs-stagiaires de l’IUFM, afin d’échanger les réflexions sur l’enseignement des sciences et plus particulièrement de la génétique et de ses problématiques.
Pierre Boistard est généticien. Il a longtemps dirigé le laboratoire de biologie moléculaire des relations Plantes-Micro-organismes (Unité mixte de recherche Cnrs/Inra), à Toulouse. Les équipes de ce laboratoire étudient les interactions entre les bactéries pathogènes et les plantes, ainsi que les relations entre le groupe des Rhizobium, bactéries capables de fixer l’azote atmosphérique, et les plantes de la famille des légumineuses. Ces travaux s’inscrivent notamment dans la perspective d’une agriculture durable et d’une meilleure protection de l’environnement.
Pierre Boistard a été président, de 1995 à 2000, de la section de biologie végétale du Comité national de la recherche scientifique.