18/04/2024
[BorderLine] Surtourisme : une fréquentation contre nature ?
Nature du document: Contributions

Comprendre l’anti-tourisme : entre anxiété culturelle et économique

À quelques jours de la prochaine rencontre BorderLine du 23 avril, « Surtourisme : une fréquentation contre nature ? », Francesco Screti a souhaité contribuer à l’argumentaire avec une publication dans laquelle il analyse les connexions entre le populisme et les discours autour du surtourisme.


Docteur en philosophie et enseignant, Francesco Screti s’est spécialisé dans l’analyse du discours des médias et du discours politique - il a étudié en particulier la publicité, la communication électorale, mais aussi le message politique de la musique alternative. Ses recherches ont été publiées dans plusieurs revues internationales. Aujourd’hui, il enseigne, entre autres, la communication professionnelle et académique à la Haute École Hôtelière de Glion (Suisse) et est chercheur postdoctoral à l’Institut de Plurilinguisme (Suisse).


Dans son article, « Populism in mediated anti-tourism discourse : a critical analysis of the documentary tourist go home ! », publié dans le Journal of Tourism and Cultural Change, Francesco Screti explore comment les discours contre le tourisme sont liés aux idéologies politiques, et tout particulièrement au populisme. Il utilise pour base de sa réflexion le documentaire Tourist go home ! qui présente une vision véhiculant une anxiété culturelle et économique associée à au tourisme.
L’anxiété culturelle repose sur la construction d’un danger pour les personnes et les lieux qui seraient menacés par l’arrivée de nombreux « autres ». Cela fait écho au discours anti-immigration, caractéristique du populisme de droite. On y retrouve des stratégies discursives telles que l’incitation à la peur, la glorification du passé, la division entre les locaux et les étrangers, la personnalisation de l’autre, ainsi que l’utilisation de métaphores du danger et de la quantification (le « trop »).
En ce qui concerne l’anxiété économique, elle est construite autour de l’idée de « gagnants et de perdants », correspondant à un discours populiste de gauche qui prône la redistribution des richesses et la souveraineté populaire. On observe ici des stratégies discursives opposant le « peuple perdant » aux « élites gagnantes ».
L’article pose aussi les dilemmes idéologiques plus larges de ces discours anti-touristiques, notamment le rapport conflictuel avec le cosmopolitisme, l’asymétrie du droit à la ville, une conception économique des touristes comme ressources, etc.

Lien vers l’article d’origine (en anglais), publié dans le Journal of Tourism and Cultural Change : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14766825.2021.1966024


Rendez-vous le mardi 23 avril 2024, de 18h00 à 20H00,
Agora du Quai des Savoirs (39 All. Jules Guesde, 31000 Toulouse) ou en ligne. En savoir plus
Gratuit et ouvert à tous les publics sur inscription (recommandée) auprès de la mission agrobiosciences

Contribution de Francesco Screti, docteur en philosophie et enseignant

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