François de Ravignan nous a quittés
C’est avec beaucoup d’émotion que l’équipe de la Mission Agrobiosciences a appris, au cours du week-end, le décès de François de Ravignan que nous avons eu plusieurs fois la chance d’accueillir.
Ce chercheur singulier, Economiste et agronome, a effectué une grande partie de sa carrière au sein de l’Inra. Au côté de René Dumont dans les années 70, au cœur de l’Afrique ou de l’Inde où il a réalisé de nombreuses missions mais aussi depuis son petit village de l’Aude, cet humaniste aux yeux plissés par un sourire, n’a jamais cessé de vouloir changer la direction de notre regard, comme il se plaisait à le dire, pour mettre en critique la notion de développement.
Sensible, rigoureux, attaché à « y voir clair », il a dépassé très tôt le stade de la mauvaise conscience pour agir concrètement en faveur des plus démunis, parmi les paysans du Sud ou ailleurs.
Parmi ses ouvrages, La faim, pourquoi ? en est l’illustration. Publié une première fois en 1983, sa réédition constante, dont la 6ème en 2009, au lendemain de la crise alimentaire mondiale, souligne à la fois la pertinence de son analyse et la persistance, hélas, de l’incurie agraire qu’il dénonçait, alors même que la faim, écrivait-il, n’est que le symptôme le plus accusé de notre déshumanisation.
François de Ravignan a été inhumé hier, dans l’Aude.
Sa voix nous manque. Nous nous associons à la tristesse de ses proches.
Sur ou par François de Ravignan, vous pouvez lire sur le site d’Agrobiosciences :
- « Faut-il en finir avec le développement durable ? ». Un café-débat de l’agriculture où il était l’intervenant principal, à Marciac (Gers), en mars 2005. Sa conférence et le débat qui a suivi.
- « Le pouvoir n’est pas aussi loin qu’on le croit ». Une table-ronde à laquelle il participait, en 2006, lors de la 12è Université d’Eté de Marciac, sur la mondialisation et les marges de manœuvre du « local ».
- « La faim, pourquoi ? », une rencontre avec l’auteur à la librairie Ombres Blanches, en mai 2009.
- « Dieu n’est pas un paysan », une note de lecture de François de Ravignan, en 2009, sur le livre de Mamadou Cissokho.