Une autre dépêche de l’agence AP, publiée sur le site de La Tribune, signale par ailleurs que dix opposants qui avaient manifesté à Arbas le 1er avril seront « poursuivis » pour « dégradations de biens publics et privés et violences aggravées ». « Les arguments de la plainte sont exagérés », réagit Gérard Pons, éleveur à Bepmale et vice-président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, dans La Dépêche du Midi, qui annonce en titre que le procès aura lieu le 20 juillet.
Les dix personnes sont toutes ariégeoises, souligne l’édition départementale du quotidien régional, qui évoque en titre les « exactions d’Arbas ». La seule femme inculpée, Hélène Huez, précise : « on est convoqué le 20 juillet devant le tribunal correctionnel pour dégradations de biens publics dont il n’est résulté qu’un dommage léger (...) ».
Dans un article paru le 18 avril dans La Dépêche, Pascal Jalabert ajoutait à ces « exactions » d’autres signes de ce qu’il nomme le « jusqu’au-boutisme de certains opposants » : « la destruction de matériel dans les locaux du comité de suivi près de Saint-Gaudens, les crevaisons de pneus de véhicules et insultes récurrentes qu’essuient les techniciens (...) ». Le journaliste de La Dépêche souligne le « climat de passion qui dans les Pyrénées entoure ces réintroductions ». « Les images de jets de bouteilles chargées de sang de brebis contre la mairie d’Arbas ont beaucoup choqué sur place », ajoute la correspondante du journal en Slovénie, qui explique que « les Slovènes se sentent offensés ».
Le Figaro a dépéché une envoyée spéciale dans l’Ariège. « L’importation de cinq nouveaux ours slovènes divise les habitants des Pyrénées », résume Marielle Court, qui a rendu visite à la fois à des éleveurs anti-ours, comme Philippe Lacube, et des pro-ours, comme Gilbert Guillet.
Même son de cloche dans Libération. Son envoyée spéciale, Laure Espieu, s’est rendue pour sa part à Arbas et dans les environs pour comprendre les raisons des anti-ours. La journaliste a rencontré Stéphane Lessieux, un parisien qui s’est reconverti dans l’élevage en Ariège et converti aux thèses des anti-ours, ainsi qu’un enseignant chercheur, Bruno Beschecommenge, présenté comme « spécialiste de l’histoire du pastoralisme », et qui dénonce « la folklorisation du réel ».
Le retour des ours suscite aussi des oppositions en Suisse. Là-bas, « l’ours brun fait débat », signale une autre dépêche de l’AP, toujours sur le site de la Tribune. Un débat entretenu sur le site de la Radio Suisse Internationale, qui annonce que « l’ours n’est pas bienvenu en Suisse ». Ce sont « les paysans et les cantons » qui ne veulent pas de l’ours, précise la Radio Suisse Romande, reprenant la même source d’information : l’agence de presse suisse ATS. On peut notamment y lire la réflexion du directeur de l’Environnement du Tessin, Marcello Bernardi, qui met en garde contre « un zoo à ciel ouvert ».
Mission Agrobiosciences. Revue de presse. 21 avril 2006.
Accéder ici aux analyses produites par la Mission Agrobiosciences sur le renforcement de la population d’ours dans les Pyrénées
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