16/12/2014
Propos épars le lundi 24 novembre 2014 à la librairie Ombres Blanches à 18H00
Nature du document: Chroniques

Retour sur la rencontre avec Fabrice Nicolino autour de son ouvrage Un empoisonnement universel (éditions Les Liens qui Libèrent). Avec la participation d’Armand Lattes, Professeur émérite à l’Université Paul Sabatier et Président la Société Française de Chimie (2003-2008).

Fabrice Nicolino, journaliste et essayiste, spécialiste de l’écologie, était le lundi 24 novembre 2014 à 18h00 à la librairie Ombres Blanches pour parler de son essai, "Un empoisonnement universel" paru aux éditions Les Liens qui Libèrent. Une rencontre animée par la Mission Agrobiosciences dans le cadre de Propos épars, en collaboration avec la librairie Ombres Blanches. Avec la participation d’Armand Lattes, Prof. émérite à l’Université Paul Sabatier, chimiste engagé pour une chimie propre : membre du Comité de la prévention et de la précaution au Ministère de l’écologie (nommé il y a plus de 10 ans par Dominique Voynet) et Président du Comité Biocides de l’Anses.
Un empoisonnement universel qui nous mène des champs de bataille de la guerre de 1914 au siège des Nations Unies. Fabrice Nicolino montre sans ambages la face monstrueuse et dévoreuse de vies de l’industrie chimique. Il en instruit le procès, charges accablantes à l’appui. Le constat est sans appel : en un siècle l’industrie chimique a réussi peu à peu à empoisonner la terre et ceux qui l’habitent.

PROPOS EPARS avec Fabrice Nicolino from AGROBIOSCIENCES TV on Vimeo.

Dans ce livre après un détour par l’histoire de la chimie depuis les Anciens jusqu’aux chimistes du XXè siècle, nous arrivons très vite au conflit de la Grande Guerre, la plus belle celle de 14-18, jusqu’à la guerre irako-iranienne dans les années 80. Il est aussi question des grandes catastrophes, Bhopal, en Inde et AZF, à Toulouse dont les stigmates persistent.
Fabrice Nicolino évoque la politique de groupes tel Bayer, la place de l’IG Farben et son rôle lors de la seconde guerre mondiale puis sa reconversion après-guerre. Pour en arriver au constat qu’en un siècle l’industrie chimique, devenue une machine infernale et s’étant autonomisée en quelque sorte, a réussi à empoisonner la terre et ceux qui l’habitent.
Une face noire qui instruit un procès à charge tout au long de l’ouvrage.
Un grand responsable de cette dégradation : les pesticides
Comment en est-on arrivé là ? A cause de scientifiques à l’image de Fritz Haber, criminel et prix Nobel, mais aussi des groupes industriels très puissants : Bayer, BASF, Agfa, DuPont, Aventis, et bien d’autres.
Comment résister face à des groupes de pression redoutables ? Par le règlement REACH ? Quelle est la responsabilité des chimistes ? Fabrice Nicolino nous fait remarquer la quasi impossibilité des contrôles et la faillite des agences sanitaires mais aussi d’institutions telles que la FAO, l’ONU et l’OMS.
Depuis 1914 un tryptique nous gouverne : industrie, recherche, Etat ; qui a conduit à une industrie hors contrôle.
L’auteur explique que l’on rencontre de plus en plus de cancers, de maladies de l’obésité, de diabète. Que la maladie d’Alzheimer progresse, et qu’il existe de plus en plus d’allergies en lien avec la chimie toxique.
Cependant, l’opinion publique semble peu encline à protester, sans doute moins que face au nucléaire. Une indulgence dit l’auteur qui aurait à voir avec l’augmentation de l’espérance de vie dont la chimie se glorifie. Espérance en voie de stagnation voire de régression.
Les produits chimiques seraient-ils la cause de tout ?
Un livre axé sur la peur ? Ou bien un travail de lanceur d’alerte ?
En conclusion Fabrice Nicolino invite à reprendre le contrôle de nos vies : Une autre manière de s’en sortir et d’en sortir.

Lors de la discussion avec la salle Fabrice Nicolino est revenu sur l’importance de la contamination chimique. Il nous a invité à sortir du tout chimique en insistant sur la nécessaire transition qui s’en suivrait. Il a comparé la situation actuelle de la contamination chimique avec celle de l’industrie nucléaire. Face une chimie qui ne défend que des intérêts industriels, il a plaidé pour une chimie au service de l’humain.
Armand Lattes quant à lui a plaidé la cause des chimistes expliquant que la chimie est certainement responsable mais pas coupable. Il estime possible et souhaitable une « chimie propre » qui devrait prévenir plutôt que guérir. Il importe que les chimistes fassent savoir ce qu’ils font et comment ils travaillent. Il distingue l’industrie chimique de la chimie en général. Enfin il souhaite que le chimiste ne devienne pas un nouveau bouc émissaire cloué au pilori au nom d’intérêts industriels qui souvent le dépassent.

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