Philippines : la biotechnologie boostée par la couverture médiatique [1]
Il est ressorti d’une nouvelle étude qu’une couverture médiatique favorable a peut-être influencé l’acceptation de la biotechnologie par le public aux Philippines. Publiée dans le dernier numéro de la revue The Journal of Science Communication, l’étude a analysé dix années de couverture médiatique des biotechnologies agricoles dans les trois principaux journaux philippins. Ils ont relevé que les journaux avaient publié en moyenne 136 articles par an sur les biotechnologies agricoles, avec des pics entre 2002 et 2005, dus en grande partie à des développements concernant le maïs Bt. L’étude a constaté que bien que la couverture médiatique des biotechnologies agricoles ait été positive dans l’ensemble, la question n’était pas particulièrement prioritaire pour les médias, et était généralement traitée dans les pages intérieures des journaux. Quatre vingt cinq pour cent des articles sur les biotechnologies agricoles ont été publiés dans les pages agriculture et science des journaux. L’article indique que jusqu’ici, les Philippines sont le seul pays asiatique à avoir approuvé la plantation commerciale de maïs Bt, une plante génétiquement modifiée (GM). Bien qu’étant un acteur relativement petit dans le domaine de la biotechnologie, les Philippines occupent la onzième place mondiale pour ce qui est de la superficie plantée de cultures GM.
Gaz de schistes : répondre aux inquiétudes du public, un impératif pour le secteur
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Afin de tenter de répondre aux inquiétudes grandissantes du public concernant la fracturation hydraulique, le secrétaire à l’énergie Steven Chu a créé en janvier 2011 au sein de son conseil consultatif un sous-comité spécialisé dans les questions de gaz naturel. En mai dernier, il a chargé celui-ci de réfléchir aux moyens de rendre la production de gaz de schistes plus sûre et moins dommageable pour l’environnement.
Dès sa création, la composition du sous-comité a été critiquée à la fois par les opposants à l’usage de la fracturation hydraulique - en raison des liens financiers de 6 des 7 membres du sous-comité avec l’industrie gazière - et par les industriels, qui lui reprochent de ne comprendre aucun représentant de l’industrie en son sein et de manquer, par conséquent, d’expertise dans ce domaine. Le sous-comité devait formuler ses premières recommandations sous 90 jours, et les a rendues publiques le 11 août dernier sous la forme d’un rapport préliminaire.
Répondre aux craintes du public est primordial pour assurer la production de gaz
Ce rapport met en avant les bénéfices en termes d’emploi, de sécurité énergétique et d’impact environnemental que les Etats-Unis peuvent espérer tirer de l’exploitation des gaz de schistes. Le sous-comité estime que l’exploitation doit continuer, y compris en utilisant la fracturation hydraulique.
Cependant, il considère que les pratiques actuelles en matière d’exploitation des gaz de schistes ne sont pas adéquates et que les craintes du public sont liées au manque d’informations disponibles, en particulier sur la pratique polémique de la fracturation hydraulique. "Si le public n’est pas à l’aise avec les questions environnementales que posent les gaz de schistes et que celles-ci ne sont pas traitées sérieusement par les pouvoirs publics et l’industrie, c’est un danger pour la production" déclare John Deutch, président du sous-comité et professeur au Massachussetts Institute of Technology.
Ainsi, les pouvoirs publics et les industriels doivent faire un effort pour collecter des informations fiables et informer le public sur les questions qui le préoccupent. Se limiter à souligner que la fracturation hydraulique est utilisée de façon sûre depuis plusieurs décennies - un argument souvent utilisé par les industriels pour convaincre de la maîtrise de cette technologie - ne saurait être suffisant pour calmer les craintes du public, peut-on lire dans le rapport.
Des recommandations pour une industrie plus ouverte
Le rapport met également en avant la nécessité d’adopter un processus d’amélioration continue dans le domaine de la production des gaz de schistes, et souligne notamment l’importance de systématiser l’adoption des "bonnes pratiques". Le développement rapide du secteur des gaz de schistes entraîne une amélioration constante des procédés et une diminution progressive de l’impact environnemental des activités de production. Ainsi, il est important que les exploitants restent à jour des meilleures pratiques du secteur afin de limiter leur impact environnemental et le mécontentement du public.
"Le besoin urgent de données de terrain", l’importance de leur collecte sur les sites de production et leur mise à disposition au public sont eux aussi soulignés. A ce titre, le site internet www.fracfocus.org, principale initiative actuelle de l’industrie pour informer le public, est qualifié de "bon début" mais reste insuffisant, puisqu’il ne fournit pas d’informations sur certains sujets importants aux yeux du public, tel que la contamination des nappes phréatiques.
Le rapport recommande aussi de rendre publics tous les composés chimiques présents dans le fluide de fracturation, non pas afin de prévenir un risque de contamination d’eau - jugé peu élevé - mais plutôt comme une mesure à portée symbolique. Bien que l’opposition à une telle mesure ait diminué au cours de l’année, les industriels restent réticents à dévoiler entièrement la composition du fluide de fracturation qu’ils utilisent - souvent considéré comme relevant du secret industriel. Mais le sous-comité considère que ces réticences n’ont pas lieu d’être : "Le sous-comité considère qu’il n’existe pas de raison économique ou technique qui s’oppose à rendre publique la composition du fluide de fracturation" précise le rapport.
Les pouvoirs publics ont aussi un rôle à jouer
Le besoin d’une réglementation stricte sur le sujet des gaz de schistes - à la fois au niveau fédéral et local - est reconnu comme un élément primordial afin de rassurer le public. Le rapport insiste donc sur la nécessité d’envisager une refonte du cadre réglementaire dans ce domaine, afin d’améliorer l’efficacité et le partage des responsabilités. Toutefois, le rapport ne présente pas de recommandations précises au niveau de la réglementation. "Aucune loi ne peut être à elle seule la solution : il n’y a pas de solution miracle" déclare John Deutsch.
Le fait que la combustion du gaz naturel soit moins émettrice de gaz à effet de serre que celle du charbon est un argument souvent avancé pour faire la promotion des gaz de schistes. Toutefois, cette affirmation ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique - à cause de la difficulté d’évaluer l’importance des fuites de méthane survenant lors de l’extraction du gaz naturel - et elle est contestée par plusieurs études. Le rapport appelle à un effort fédéral inter-agence pour mener une étude sur l’ensemble du cycle de vie des gaz de schistes afin de clarifier cette question cruciale.
Il est également question de plusieurs recommandations pour préserver la qualité de l’air et de l’eau - telles que limiter l’usage de moteurs diesel sur les sites de production et bannir l’usage de gazole au sein du fluide de fracturation - et améliorer la communication entre les législateurs fédéraux et ceux des états fédérés.
Dans les semaines à venir, le sous-comité prévoit d’explorer plus en détail certaines de ces recommandations en prévision de son rapport final, attendu pour le 18 Novembre 2011.
Sources :
- "NATURAL GAS : Frack panel to industry : Fix environmental problems" - E&E Greenwire - SORAGHAN Mike - 11/08/2011
- Présentation du Dr. John Deutch au CSIS - 19/09/2011
- "NATURAL GAS : Obama frack panel to weigh link between drilling and health" - E&E Greenwire - SORAGHAN Mike - 16/08/2011 - http://www.eenews.net/Greenwire/rss/2011/08/16/3 (par abonnement)
- "DOE panel calls for more study of fracking emissions" - Grist - LACEY Stephen - 11/08/2011
Rédacteur : Gabriel Marty, deputy-envt.mst@ambafrance-us.org
Origine : BE Etats-Unis numéro 260 (23/09/2011) - Ambassade de France à Washington / ADIT.
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