Ils livrent leur image à travers le portrait de famille et laissent entrer la photographe au plus douillet, au plus intime de leur territoire, leur maison. Le portrait en noir et blanc s’unit à la frise en couleur, sorte d’accéléré sur l’univers intérieur de chaque famille.
"J’ai photographié le foyer en imaginant le regard fureteur du curieux qui continue son chemin tout en regardant à l’intérieur de la maison."
Après les familles de banlieue, les familles aristocratiques, c’est aux agriculteurs que s’intéresse dorénavant Sylvie Friess. La photographe qui réside aujourd’hui à Novalaise en Savoie, a dû modifier sa démarche. "Contrairement à mes précédents travaux, ce n’est plus un milieu social mais plutôt une catégorie socio-professionnelle que j’ai voulu dévoiler."
L’exposition présente 13 portraits grand format noir et blanc accompagnés chacun d’une frise de 5 photos numériques illustrant l’intérieur de sa maison. Les familles sont photographiées dehors, sur le lieu de travail. Le foyer intime et déserté est capturé sur le vif, comme le "regard fureteur d’un curieux qui continuerait son chemin."
Ce dialogue entre deux formes photographiques, c’est celui du monde agricole "faisant le grand écart entre un passé et un avenir qui continuent de cohabiter", estime Sylvie Friess. "En chorégraphie, le passé est le temps de préparation à un pas plus important, le temps d’élan pour un saut... l’agriculture ne cesse de prendre son élan."