Pour lire le résumé plus exhaustif de cet ouvrage au format pdf : Normaliser au nom du développement durable.
Le livre est profondément ancré dans le contexte présent de néolibéralisme. Tous les articles y font référence, et expliquent en quoi la normalisation s’inscrit dans cette logique : qu’elle soit issue du néolibéralisme et de tout ce qu’il implique, à savoir le marché unique, la gouvernance globale, etc., ou qu’elle soit transformée par ce cadre inévitable. Mais au fait, qu’appelle-t-on « normaliser » ? La normalisation entend « modifier les comportements des acteurs afin qu’ils se conforment à une série de bonnes pratiques ». Bonnes pratiques, reste à savoir vis-à-vis de qui et de quoi ! Serait-ce vraiment en regard du développement durable, pour le bien de l’environnement, de notre santé et des petits producteurs ? Ou plutôt pour correspondre à des critères, eux-mêmes déterminés par les acteurs les plus adaptés au système néolibéral ? Plusieurs des contributions étudient justement le processus de fabrication des normes et autres certifications. Et démêlent les conflits d’intérêts et les effets induits volontairement ou non par les dispositifs décisionnels.
La composition de l’ouvrage en neuf études structurées en quatre chapitres, qui s’ouvre sur une approche historique de la norme, permet une compréhension progressive et approfondie de la question. En quelques mots, le dispositif de normalisation est souvent institué au nom du développement durable pour contrebalancer les effets du néolibéralisme. Mais il s’avère qu’il en adopte les logiques mêmes. En se réduisant « au bon fonctionnement et à l’efficacité des procédures », la normalisation tend à éviter tout conflit ou controverse, menant à une certaine dépolitisation des enjeux qui en étaient pourtant à l’origine. Par exemple ISEAL, l’association globale des standards environnementaux et sociaux, semble « renvoyer tout enjeu à des questions de procédure » et « éviter de poser la question du fondement [des standards] et du bien-fondé de leur généralisation ».
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Note de lecture de Diane Lambert-Sébastiani, stagiaire à la Mission Agrobiosciences et étudiante à l’IEP de Toulouse.
Normaliser au nom du développement durable , un ouvrage collectif coordonné par Pierre Alphandéry, Marcel Djama, Agnès Fortier, Ève Fouilleux ; Ed. Quae, 2012. 38€, 200 pages.