Jean-Pierre Estrampes : « Un regard critique sur la modernité des villes »
D’entrée de jeu, l’architecte, Jean-Pierre Estrampes, tient à lever ce qu’il nomme un fantasme, celui des grandes conurbations. Les mégapoles ou autre mégalopoles n’existent, selon-lui, que dans l’imaginaire de certains géographes prédicateurs. Prenant l’exemple des désormais fameux « croissants fertiles » reliant les villes entre elles comme Milan à Barcelone ou Francfort à Lyon, Jean-Pierre Estrampes affirme qu’il s’agit d’illusions. Celles qui consistent à mettre en scène une continuité ininterrompue et dévorantes de zones urbaines. Il nous propose un voyage en avion entre New-York et Boston, zone souvent qualifiée de grande conurbation américaine, et indique simplement que ce trajet est surtout l’occasion de voir un paysage rural... à perte de vue. L’architecte s’oppose donc à ces visions catastrophistes qui consistent à prédire une ville menaçant la campagne et un futur exclusivement urbain. Cette réalité n’existe pas, car il y a la campagne... Et de poser au passage la question de son statut, et de celui du rural,
dans ces visions prospectives uniquement centrées sur l’inéluctable d’une menace urbaine. Sa conférence, qui inaugurait le journée « Être de son temps à la campagne » de l’Université d’Eté de Marciac en août 2000, permet d’opérer un retour sur la réalité et le sens de la fondation et de l’extension des villes, sur la liberté et la démocratie... dans lesquels il relève une tension permanente entre l’ordre et le désordre.
(Publication Mission Agrobiosciences. Retour sur 10 ans d’Université d’Eté de Marciac co-organisé par la Communauté de Communes Bastides et Vallons du Gers. Mars 2005)
Conférence du 9 Août 2000
Lire la totalité de la Conférence de Jean-Pierre Estrampes : « Un regard critique sur la modernité des villes »- éditée par la Mission Agrobiosciences en pages 52 à 56 dans les actes de la 6ème Université d’été de Marciac.