02/09/2005
Fédération Européenne de Zootechnie

A qui profite la mondialisation des productions animales ?

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Pour la première fois de son histoire, la Fédération Européenne de Zootechnie (FEZ) tenait sa Réunion Annuelle hors d’Europe, à l’Université du Caire, en même temps que se déroulait la Conférence de Johannesburgh sur le Développement Durable.
Des échanges on ne peut plus d’actualité concernant l’économie des pays émergents et développés.

Le lieu et le moment ne pouvaient être mieux choisis pour cerner la réalité et les conséquences de la mondialisation pour le secteur de l’élevage et des productions animales, tout particulièrement pour les pays en développement.

Pour en débattre, la Table Ronde a réuni Paolo De Castro, ancien Ministre italien de l’agriculture et Président de Nomisma ; Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Professeurs à l’Institut National Agronomique Paris-Grignon, co-auteurs d’un Rapport de la FAO (« Protéger les petits agriculteurs et les paysans pauvres dans le contexte de la mondialisation ») ; Saad Nassar, Professeur d’économie à l’Université du Caire, Gouverneur de la Province du Fayoun et membre de la délégation de l’Egypte à l’OMC. Animation de la Table Ronde par Patrick Cunningham, ancien Président de la FEZ et ancien Directeur des productions animales de la FAO, Professeur au Trinity College (Dublin), et Jean-Claude Flamant (Mission Agrobiosciences).

Que retenir ?

Premièrement que le processus d’extension des échanges économiques à l’échelle du monde apparaît inexorable : c’est ce que démontrent les statistiques présentées par Paolo DE Castro. Deuxièmement, « Qui en bénéficie ? » : essentiellement les pays développés, mais quelque chose est en train de changer explique Paolo De Castro, avec la part croissante prise par les exportations de certains pays émergents, tels que le Brésil, cité en exemple. Troisièmement, « Qui est perdant ? » : principalement les centaines de millions de paysans de « l’agriculture orpheline » explique Laurence Roudart, paysans qui dans le monde n’ont accès ni aux technologies agronomiques, ni aux semences sélectionnées et aux engrais, ni à la mécanisation qui ont porté « la révolution agricole contemporaine », et qui n’ont pas bénéficié non plus des principes de « l’agriculture de la révolution verte ». Or l’agriculture hautement mécanisée et technicisée ne concerne que 2% des actifs agricoles dans le monde.

Alors, comment faire en sorte que les pays en développement soient également bénéficiaires de la mondialisation ?

Saad Nassar plaide d’abord pour que les pays industrialisés tiennent leurs engagements lorsqu’ils signent des accords avec les pays en développement. Il commente la situation de l’Egypte qui respecte sa signature au sein de l’OMC et d’autres organisations internationales par une large ouverture au monde de son marché intérieur. Et cela se révèle profitable dans la mesure où a été organisé simultanément le développement de produits pour lesquels l’agriculture égyptienne présentait un avantage comparatif évident : et il l’illustre avec le cas du coton « longue fibre d’Egypte ». Pour Paolo De Castro, le salut de l’agriculture européenne sur les marchés mondiaux est aussi celui d’une option délibérée pour des produits de qualité spécifique, ceux dont les caractéristiques sont liées aux traditions et aux territoires. Cependant, Laurence Roudart et Marcel Mazoyer défendent que pour résoudre des questions aussi complexes et face à l’énorme différentiel de productivités entre les différentes agricultures du monde, il est indispensable que les négociations en cours au sein de l’OMC adoptent le principe de politiques agricoles spécifiques par grandes régions du monde. Une telle option devrait assurer aux agriculteurs des pays en développement une protection vis-à-vis des produits de l’agriculture des pays développés, afin de leur permettre d’obtenir, sur les marchés intérieurs, une rémunération de leurs produits aptes à assurer le revenu familial nécessaire au moins à leur survie.

Accéder à la version française : Mondialisation des productions animales

Pour accéder également à la version anglaise : Globalisation and the livestock sector : Who benefits ?

Table Ronde. Le Caire. 2 septembre 2002

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