Charte de coexistence entre apiculteurs, agriculteurs multiplicateurs de semences, agriculteurs en agrobiologie et collectivités locales en Lot-et-Garonne
Pourquoi une charte de coexistence ?
Pour les filières apicole, multiplication de semences, et agriculture biologique, il s’agit donc de préserver des secteurs économiques majeurs, c’est-à-dire produire des semences certifiées ou paysannes exemptes de contamination par d’autres pollens, assurer une bonne pollinisation des cultures et éviter la disparition des abeilles, répondre à la demande en produits biologiques et conforter ce mode de production.
Les 4 objectifs de la charte
1- Développer le dialogue entre les usagers de l’espace : une meilleure connaissance des activités agricoles voisines et de leurs contraintes suffit le plus souvent à prévenir les nuisances occasionnées. Dans ce contexte, la formation initiale et continue, l’information des agriculteurs, apiculteurs et collectivités est essentielle pour anticiper les problèmes de coexistence des activités.
2- Préserver les insectes pollinisateurs indispensables aux activités agricoles : leur pollinisation est garante du rendement de nombreuses cultures en particulier semencières et arboricoles. L’optimisation de la pollinisation, et d’une manière générale la préservation des pollinisateurs est un objectif pour tous les partenaires.
3- Contribuer à la maîtrise des flux de pollen : éviter la contamination des semences par des pollens « indésirables » est une contrainte majeure pour tout multiplicateur de semences. La maîtrise des repousses indésirables, une meilleure communication à propos des semences paysannes doit permettre de faciliter la multiplication de semences.
4- Limiter l’impact des traitements phytosanitaires : les traitements phytosanitaires peuvent avoir un impact important sur les abeilles et les auxiliaires de culture, et sont une source potentielle de pollution pour l’eau et les cultures voisines. C’est pourquoi cette charte vise à améliorer les techniques de pulvérisation et les méthodes alternatives, ainsi qu’au respect des heures de butinage des insectes pollinisateurs.
Bilan des actions réalisées et en cours
- Participation à des congrès nationaux et internationaux et organisation d’évènements locaux
Suite au succès en 2012 de la conférence dédiée à la coexistence agriculteurs et apiculteurs lors du 1er congrès européen de l’apiculture à Agen, le groupe « coexistence » a poursuivi son travail de diffusion et d’explication de la charte : Congrès FNAMS (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) en Lot-et-Garonne (mai 2013), Rencontre en bout de champ « l’impact des pollinisateurs pour la multiplication de semences » le 1 août 2013), Semaine des semences paysannes (septembre 2013 et 2014), Congrès international de l’apiculture à Bruxelles (novembre 2013), Colloque au Sénat (juin 2014). - Réalisation d’outil de communication : une plaquette de présentation des enjeux de la charte a été réalisée et diffusée aux adhérents des signataires de la charte.
- Mise en place d’un outil cartographique commun : une étude sur la mise en place d’une cartographie est en cours afin de déterminer les besoins des acteurs de la charte et les possibilités de mise en place de cet outil.
- Intégrer les enjeux de la coexistence aux formations agricoles
Le Rucher Ecole de Lot-et-Garonne, avec l’appui du syndicat apicole l’Abeille Gasconne et du Groupement de défense sanitaire apicole 47, développe un partenariat avec les lycées agricoles publics du département. Début 2014, deux ruchers ont été installés sur deux lycées agricoles du territoire. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de rapprocher des futurs professionnels agricoles et l’apiculture, en les sensibilisant aux problématiques environnementales et apicoles.
De plus, la création d’un BTS par apprentissage « agronomie – production végétale » avec un module intégrant la pollinisation et le respect des insectes pollinisateurs permet de développer la formation initiale de techniciens sensibilisés à la problématique de la coexistence des activités agricoles. - Le Conseil départemental des jeunes et les insectes pollinisateurs : pour la session 2012-2014, un groupe de collégiens élus a travaillé sur la préservation des insectes pollinisateurs et de la biodiversité. A leur initiative, un hôtel à insectes a été installé à l’Hôtel du Département et quatre fiches pratiques (biodiversité, hôtel à insectes, haie naturelle, prairie fleurie) ont été créées afin de communiquer auprès des collèges et du grand public.
Retrouvez les contributions filmées sur AgrobiosciencesTV
Sur le thème « Nouveaux résidents et agriculteurs : la grande brouille ?
- "On évite de travailler le week-end", par Roger Beziat. Cet agriculteur met en évidence la nécessité du dialogue et du partage pour redéfinir un espace commun, au sein duquel chacun trouve son compte.
- Une coexistence de tranchée, par Michèle Gascoin, agricultrice et ancien maire de Cobonne (Drôme).
Sur le thème : Afrique, Le modèle paysan survivra-t-il à l’agribusiness ?Jean-Christophe DEBAR, Farm.
Et les contributions écrites :
- Coexistence agriculture industrielle - agroécologie ? Une question de territoire..., par Luc Opdecamp, agronome
- Le business est dans le pré, un entretien avec Aurélie Trouvé, ingénieur agronome, coprésidente du Conseil scientifique d’Attac France.
- La diversité de l’agriculture est-elle encore possible, et à quelles conditions ?, par Jean-Pierre Bernajuzan, agriculteur à la retraite
- La coexistence des systèmes sera possible au cœur du 2.0, par Hervé Pillaud, exploitant agricole, producteur laitier.
- Coexister ou résister - réguler - inventer... ?, par Jean-Claude Devèze, membre de l’équipe nationale du Pacte Civique, Animateur de l’observatoire citoyen de la qualité démocratique.
- Vers une coexistence des modèles agricoles et alimentaires en France et dans le monde ?, par Philippe Cousinié, animateur national du réseau thématique « Agronomie Ecophyto » (MAAF/DGER) et membre du comité de pilotage d’OSAE (osons l’agroécologie)
- A Marciac, saurons-nous ensemble trouver les moyens de réinventer la véritable fraternité ?, par Bernard Dutoit, paysan engagé.
- Coexistence ou le territoire en partage, par Rémi Mer, consultant
- Peut-on vivre ensemble avec deux modèles agricoles ?, par Catherine Morzelle
- Modèles agricoles, paysans, agribusiness… Au-delà des mots : des processus, des réalités et des choix politiques, par Gérard Choplin, agronome - rédacteur, ancien animateur de la Coordination Paysanne Européenne
- Exemple d’une charte de coexistence (abeilles, bio...) en Lot et Garonne
- Coexistence : les modèles créent les conflits, les résultats rassemblent, par Gérard Rass, Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable
Retrouvez le programme actualisé des Controverses européennes de Marciac
Télécharger le programme détaillé et le bulletin d’inscription (document interactif) des 21èmes Controverses européennes de Marciac