Pourtant, dès le lendemain, une autre dépêche de l’agence AP publiée sur le site du Nouvel Observateur annonce que la commercialisation des volailles sera à nouveau autorisée à partir du samedi. Carole Bianchi, journaliste de l’agence, cite cette fois la direction départementale de l’agriculture qui précise que 60.000 volailles ont été abattues.
« Ce revirement complet est plutôt une bonne nouvelle », estime Jean-François Arnaud dans Le Figaro. Le journaliste souligne toutefois que « les mesures de précaution destinées à empêcher la propagation du virus H5N1 et à rassurer les consommateurs s’accumulent et finissent par se contredire ». L’article, qui évoque en titre « des doutes sur l’ampleur de la grippe aviaire en France », s’attache à recenser d’autres sources de confusion. Il affirme même que les éleveurs de l’Ain sont « embarrassés », estimant que « la levée des mesures les plus draconiennes arrive un peu tôt ».
Pourtant, dans L’Humanité, une économiste de l’institut technique de l’aviculture (ITAVI), Pascale Magdeleine, critiquait les mesures d’abattage en soulignant que la filière, « déjà fragilisée, n’avait pas besoin de ça ». L’Humanité, comme le Figaro, souligne que les volailles abattues étaient « saines ». Il s’agissait moins d’une mesure de prophylaxie sanitaire que d’une mesure de "retrait" économique. Dans L’Humanité, l’économiste de l’ITAVI évoque moins les ravages du H5N1 que ceux de l’OMC, qui aurait fait perdre 400.000 tonnes de production depuis 1998, « essentiellement du fait de difficultés d’exportation ».
Pascale Magdeleine rappelle que les accords de Marrakech ont fait baisser les subventions à l’exportation de la filière. « Des restrictions aux exportations françaises de produits avicoles ont été décidées par une quarantaine de pays et plusieurs grands clients de la France, dont l’Arabie Saoudite, ont réduit leurs commandes », précise aujourd’hui une dépêche de l’agence suisse ATS sur le site du quotidien helvétique 24 heures qui annonce que le gouvernement français demande aux entreprises françaises de distribuer « des poulets gratuits aux plus démunis ». Selon ATS, les stocks de volaille seraient de 30.000 tonnes en France.
Mission Agrobiosciences.Revue de presse. 20 mars 2006.
21/03/2006
Revue de presse. Mission Agrobiosciences
Nature du document: Revue de presse
Grippe aviaire : suspension des abattages préventifs en France
24 heures après le début de l’abattage des volailles dans l’Ain, premier département français touché par le virus H5N1, le préfet a annoncé que la commercialisation serait à nouveau autorisée. Sur le site de La Tribune, une première dépêche de l’agence Associated Press (AP) annonçait mardi 14 mars l’abattage d’un million de volailles. « L’opération doit durer cinq semaines et son coût est estimé à quatre millions d’euros », précisait la dépêche, citant la FDSEA du département.
20 mars 2006, Le Figaro, L’Humanité, agences AP et ATS (Suisse)