03/07/2025
Revue de presse du 03 juillet 2025
Nature du document: Revue de presse
Mots-clés: Climat , Elevage , Santé

Faudra-t-il (aussi) « climatiser » les bâtiments d’élevage ?

Les fortes chaleurs qui sont abattues de façon précoce et soutenue sur la plupart du territoire métropolitain ont mis en avant la nécessité de lutter contre les « îlots de chaleur urbains »... et relancé la polémique autour de la climatisation. La canicule peut avoir un impact économique qui touche aussi l’agriculture, souligne Les Echos. Outre les pertes de récoltes, le quotidien économique rappelle que les élevages avaient « particulièrement souffert » de la canicule de 2003 avec « 4 à 5 millions de poulets et de dindes ayant succombé à la chaleur ».

Une équipe du journal de 13h de TF1 s’est rendue dans le Loir-et-Cher pour voir comment les agriculteurs font face à ces chaleurs accablantes. Un éleveur a bricolé des brumisateurs pour son troupeau de 70 vaches laitières. « On peut perdre jusqu’à cinq kilos de lait par vache et par jour, ça fait 150 à 2000 euros par jour », calcule l’éleveur. Même son de cloche, plus détaillé, chez un couple d’éleveurs bio de la région nantaise visité par Ouest-France. Le troupeau reste dans la stabulation durant la journée et un ventilateur a été installé à proximité du robot de traite. « Si ces températures se généralisent, on devra certainement investir dans de la ventilation dynamique et des brumisateurs, comme c’est le cas de certaines fermes plus grandes, en conventionnel, dont les animaux ne sortent jamais », dit l’agricultrice.

Le cahier des charges du fromage de Pouligny-Saint-Pierre (AOP) impose un accès au pâturage en plein air, mais avec la chaleur les chèvres préfèrent rester à l’abri, explique le président de l’appellation à Ici Berry. Pas (encore) de brumisateur ou de ventilateur sur son exploitation, mais il faut être attentif : « Sur des bâtiments un peu anciens qui ventilent un peu moins bien, on peut avoir des problèmes de mortalité, ça peut arriver à tout le monde ». C’est ce qui est arrivé l’été dernier à un éleveur de volailles de Dordogne. « Nous laissons les bâtiments grands ouverts avec des espaces ombragés en extérieur, mais les poulets circulent librement et ont tendance à se réfugier à l’intérieur », témoigne Rémi Dumaure auprès de Sud Ouest. « Les volailles sont particulièrement exposées aux risques de déshydratation. Mais cela concerne l’ensemble des animaux à engraissement » ajoute l’éleveur de Dordogne.

Montrée du doigt par les associations animalistes, la filière du poulet de chair réagit en ouvrant ses portes lors d’un voyage de presse. « Mes poulets sont moins tassés que les gens dans le métro », assure une éleveuse du Loir-et-Cher à un journaliste de l’AFP repris par La France Agricole. L’hebdomadaire de presse spécialisée rapporte que cette aide-soignante de formation a investit dans un bâtiment « équipé de fenêtres et d’un système de ventilation, isolation, chauffage et climatisation basse consommation » pour 29 000 poulets. Elle livre sa production au groupe LDC, leader national du marché, qui a développé son propre label (« nature d’Eleveurs ») pour se conformer aux futurs standards internationaux. L’éleveuse dispose même d’une appli pour surveiller la ventilation et la température du bâtiment. Avec le vote de la loi Duplomb, il lui serait possible d’agrandir encore son exploitation jusqu’à 85 000 poulets sans déposer un dossier d’installation classée, présenté comme « un Everest réglementaire » par le groupe LDC. Mais plutôt qu’agrandir encore son élevage intégré, le couple a préféré « diversifier son activité avec du maraîchage pour être moins exposé aux risques sanitaires ou climatiques », précise L’AFP.

Par Stéphane Thépot, journaliste

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