Les infections ont été détectées dans « la ville de Beijing et les provinces du Shanxi et du Shangdong » rapporte Radio Chine Internationale. Absent depuis un an, le virus aurait bénéficié d’un contexte particulier pour réapparaître. D’après ce même média : « selon les spécialistes, l’hiver et le printemps sont favorables à la propagation de la grippe aviaire. De plus, à l’occasion de la traditionnelle Fête du printemps, on écoule une grande quantité de volailles, donc le risque d’apparition et de propagation de l’épidémie de grippe aviaire augmente ». Au début de l’année, c’est en Inde que le virus se manifeste, dans l’Etat du Bengale-Occidental, où « des milliers de poulets avaient [...] succombé à cette infection virale dans le district de Darjeeling », sans toutefois faire de victimes humaines, précise Le Monde.
L’action des autorités
Toujours selon ce journal, on s’aperçoit à la lecture que les moyens utilisés pour enrayer une éventuelle épidémie concilient prévention et suppression : « les mesures de lutte recommandées par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont fait preuve de leur efficacité, grâce à l’association d’une surveillance épidémiologique vétérinaire, de l’abattage systématique et la destruction des oiseaux des élevages infectés et de l’indemnisation rapide des éleveurs concernés ». Le virus H5N1 n’est pas inévitablement mortel pour l’homme, ainsi que le rappelle l’AFP « sur 31 cas humains confirmés dans le pays [...] dix Chinois ont survécu après avoir été contaminés par le virus ». Cependant, les volailles sont, elles, exposées à une centaine de sous-types du virus. En outre il existe des inégalités de traitement concernant la prévention de la grippe aviaire selon les pays. Pour le directeur de l’OIE, Bernard Vallat, dont les propos sont rapportés dans Le Monde : « c’est notamment le cas de l’Egypte et de l’Indonésie où [...] la mobilisation demeure largement insuffisante ».
Comment gérer une éventuelle crise ?
C’est la gestion de la notion de pandémie qui est d’ailleurs questionnée par Michel Setbon, sociologue, dans un entretien publié par Le Monde : « plus on lance des alertes sur ce thème sans qu’elles se trouvent confirmées, plus la proportion des personnes qui pensent que cette menace se concrétisera décroît [...] plus l’incertitude se prolongera quant à la survenue de cet événement régulièrement annoncé, et moins la population sera préparée à réagir de manière adaptée ». Dans ses propos, il fait l’analyse de la communication faite sur la grippe aviaire et estime que « que l’erreur des pouvoirs publics réside dans leur croyance récurrente selon laquelle la population va être l’objet passif des mesures décidées, alors même qu’elle en sera le sujet ». Critiquant la manière dont on parle de « pandémie » ou des chiffres hypothétiques annoncés en cas de crise sanitaire, il suggère que l’action des médias « plutôt que de n’être que les amplificateurs d’annonces catastrophiques, [gagneraient] à éclaircir, traduire et rendre compréhensibles par le public des messages trop souvent imprécis, contradictoires et confus, touchant à certaines dimensions essentielles de la pandémie grippale ».
Revue de presse de la Mission Agrobiosciences. 20 janvier 2009.
Sources :
- Selon les spécialistes, le risque d’apparition et de propagation de la grippe aviaire augmente en Chine, Radio Chine Internationale, 19 janvier 2009.
- Chine : 2e décès de la grippe aviaire en janvier, AFP, 18 janvier 2009.
- L’épizootie de grippe aviaire semble marquer le pas, Jean-Yves Nau, Le Monde, 14 janvier 2009.
- "Le public croit de moins en moins à une pandémie", propos recueillis par Jean-Yves Nau, Le Monde, 14 janvier 2009.