17/02/2025
[BorderLine] Végétalisation de l’alimentation : à l’aube de nouveaux régimes ?
Nature du document: Contributions
Mots-clés: Consommation , Modèles , Viande

Végétalisation de l’alimentation : ne pas oublier les aspects qualitatifs

«  Végétalisation de l’alimentation : à l’aube de nouveaux régimes ? » C’est le titre de la prochaine rencontre BorderLine organisée par la Mission Agrobiosciences-INRAE et le Quai des Savoirs le 20 mars prochain. Pour préparer le débat en amont et identifier des points aveugles, un appel à contributions a été lancé.
Dans sa réponse Isabelle Deloze, PhD, directrice d’Artémisa, une société spécialisée dans la veille, l’analyse et la rédaction en Sciences de la santé et de l’alimentation, invite à ne pas limiter la réflexion à la seule question quantitative, du ré-équilibrage entre produits animaux et végétaux. L’aspect qualitatif est tout aussi important. Explications.

Que vous suggère, d’emblée, l’expression « végétalisation de l’alimentation » ? Pouvez-vous en donner une définition ?

Isabelle Deloze : La végétalisation de l’alimentation peut inclure deux dimensions : d’une part, une augmentation de la part des végétaux dans le régime et, d’autre part, une réduction de la part de produits animaux. C’est de fait l’aspect quantitatif qui prévaut et alimente généralement les débats, alors que la qualité de ce que l’on ajoute ou retire est essentielle. Si on exclut de bons produits animaux pour ajouter des aliments de substitution végétaux ultra-transformés et des produits céréaliers riches en glucides, on a tout faux, sur le plan à la fois environnemental et nutritionnel. En revanche, si on diminue ce type de produits alimentaires pour ajouter des fruits et légumes frais et de saison, et que l’on remplace des produits animaux importés et/ou de faible qualité par des produits issus d’élevage extensifs locaux, alors là la végétalisation a du sens !

Selon vous, cette notion comporte-t-elle des points aveugles, des éléments sous-estimés ou rarement abordés dans les débats ?

Au-delà de l’opposition végétal/animal, insister sur la qualité de l’alimentation dans son ensemble et le besoin de diversité est selon moi essentiel. Il faut aussi lutter contre les idées reçues et les raccourcis trop faciles : "l’élevage émet trop de GES", "la viande rouge est mauvaise pour la santé"… Le grand public a besoin d’entendre que ces questions sont beaucoup plus complexes que cela. Que serait la France sans ses éleveurs ? Comment comblerons-nous nos besoins en micronutriments sans produits animaux ?

L’Homme est physiologiquement omnivore, c’est à dire que, par nature, il n’exclut rien. Les populations comme les hindouistes qui, par choix religieux ou du fait de l’indisponibilité de certaines catégories d’aliments, adoptent des régimes alimentaires d’éviction ont des prédispositions génétiques - issues de millénaires de sélection - permettant à leur métabolisme de compenser ces manques. Mais, hors de ces contextes, il est très rare de pouvoir suivre un régime d’éviction strict (type végétalien) au long cours sans développer des carences nutritionnelles, à moins d’une consommation régulière de compléments alimentaires.

Contribution éditée le 14 février 2025


Rendez-vous le jeudi 20 mars 2025, de 18h00 à 20H00,
Agora du Quai des Savoirs (39 All. Jules Guesde, 31000 Toulouse).
Gratuit et ouvert à tous les publics sur inscription (recommandée)

S’INSCRIRE : https://sondages.inrae.fr/index.php/661445?newtest=Y&lang=fr


Vous aussi, alimentez le débat
Spécialistes du sujet comme néophytes, répondez aux deux questions :

1/ Que vous suggère, d’emblée, l’expression « végétalisation de l’alimentation » ? Pouvez-vous en donner une définition ?
2/ Selon vous, cette notion comporte-t-elle des points aveugles, des éléments sous-estimés ou rarement abordés dans les débats ?

Envoyez-nous vos contributions d’ici le 10 mars 2025 en une page maximum (4000 signes max) à mission-agrobiosciences[arobase]inrae.fr .
Après validation, celle-ci sera publiée sur le magazine Web de la Mission Agrobiosciences-INRAE.

Retrouvez dans l’encadré ci-dessous d’autres réponses à l’appel à contribution

Contribution d’Isabelle Deloze, directrice d’Artemisia

Mot-clé Nature du document
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