05/03/2025
Revue de presse du mercredi 5 mars 2025
Nature du document: Revue de presse
Mots-clés: Consommation , Gouvernance

Un salon de l’agriculture « avec modération » mais sans Leclerc

Un débat, ça va. Trois manifestations, bonjour les dégâts ! Après les « débordements » qui avaient marqué l’inauguration du salon international de l’agriculture (SIA) en 2024, les organisateurs ont pris le taureau par les cornes.

L’événement « peut-être le salon des revendications mais pas des manifestations », prévenait le directeur du Centre National des Expositions et Concours Agricoles (CNECA) dans les colonnes du Figaro avant même l’ouverture des portes du SIA 2025. Outre la sécurité du président de la République, des ministres et des nombreux politiques qui se pressent chaque année dans les allées du parc des expositions (80 délégations reçues en 2024), Arnaud Lemoine explique qu’il doit faire face à la consommation excessive d’alcool liée au « caractère festif » du salon. L’inauguration de l’édition 2023 avait déjà été marquée par « des scènes de beuverie » souligne France 3 Bourgogne. La télévision régionale révèle que « des équipes de "désoiffeurs" sont déployées pour distribuer de l’eau gratuitement lors des deux week-ends dans les allées du salon ». Reconnaissables à leurs gilets jaunes, les étudiants recrutés en intérim pendant le SIA veillent aussi au tri des déchets (15 tonnes d’invendus récupérés en 2024) et à l’interdiction de nourrir ou toucher le bétail, rapporte 20 Minutes. Nouveau président du CNECA, Jérôme Despey était soulagé à la fermeture des portes du SIA. « Il y a eu moins de difficultés liées à l’alcool que ce qu’on a pu voir par le passé », assure ce viticulteur dans La Montagne.

Egalim, la tomate marocaine et « l’amour est tout près »

L’agriculteur de l’Hérault assume également avoir érigé le Maroc en invité d’honneur de cette édition du salon, même si certains ont été « irrités » en érigeant la tomate marocaine en symbole d’une « perte de souveraineté » agricole, rapporte l’Agence France Presse (AFP). « Mon rôle, c’est de faciliter l’échange entre producteurs, et la discussion entre producteurs de tomates français et producteurs marocains a eu lieu », se félicite Jérôme Despey. Le SIA a aussi été le théâtre d’une rencontre avec cinq patrons de la grande distribution (mais sans Michel-Edouard Leclerc) animée par Karine Le Marchand, rapporte une autre dépêche AFP publiée par 20 Minutes. L’animatrice de M6 déplore que le médiatique patron des centres Leclerc ne se soit pas déplacé, rapporte Le Monde : « Sans lui, on ne peut pas mettre la pression sur les industriels ». Derrière cette opération de communication, le bras de fer entre les petits et grands industriels agro-alimentaires et les patrons de chaînes de supermarchés se poursuivaient en coulisses et « les producteurs n’ont pas leur mot à dire sur ces tractations », résume Libération.

« Il faut que les OP (organisations de producteurs) soient reconnues dans les négociations », estime de son coté Loïc Adam, producteur de lait normand dans La Presse de la Manche. Avec d’autres éleveurs de vaches laitières, le président de l’OP lait participait à un autre débat, moins médiatisé, avec un dirigeant de Lidl, deux industriels de la transformation et le député de l’Eure Stéphane Travert. L’ancien ministre de l’Agriculture est présenté dans le quotidien départemental comme celui qui a mis en place les lois Egalim après les États généraux de l’alimentation. « Je ne sais pas si on doit faire un Egalim 4. On doit déjà se servir des outils des Egalim 1 et 2 et faire rentrer la RHF (restauration hors foyer) dedans », estime Stéphane Travert.

Aux dernières nouvelles, Michel-Edouard Leclerc refusait toujours le dispositif d’encadrement des ventes à pertes prévu par la loi Egalim. « Je ne comprends pas en quoi nous obliger à vendre du jus d’orange Joker, du Coca-Cola, du Nescafé ou du chocolat avec une marge de 10 % va ruisseler vers l’agriculture française qui ne produit pas ces denrées », se défend le patron de la grande distribution dans Sud Ouest.

Par Stéphane Thépot, journaliste

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