29/09/2023
Edité le 28 septembre 2023
Nature du document: Chroniques
Mots-clés: Elevage , Foncier , Travail

Revenus agricoles : un patrimoine... capital

Comment évaluer le revenu des agriculteurs ? La question, primordiale, n’est pas aussi simple qu’on le croit. Et comporte un certain nombre d’angles morts qu’il convient de débusquer. C’est ce que montre l’économiste Lucien Bourgeois, dans cet article publié dans la revue Paysans & Société, repris ici avec l’autorisation de son auteur. "L’activité agricole nécessite beaucoup de capitaux, en particulier des capitaux propres" explique celui qui est aussi membre de l’Académie d’agriculture de France. En intégrant cette variable "capital" dans l’estimation du revenu, plus précisément -pour les plus aguerris-, du résultat économique des exploitations agricoles, Lucien Bourgeois montre combien celle-ci pèse dans la conduite des exploitations et leur transmission.

Le rôle déterminant du capital dans les résultats économiques des exploitations agricoles, par Lucien Bourgeois.

Le capital est un sujet tabou dans nos sociétés où 85 % de la population exerce une activité salariée. Les organisations agricoles ont cédé à la mode et cherchent souvent à faire des comparaisons entre les revenus agricoles et les salaires, considérant ainsi que le patrimoine est un fardeau obligé. Tout est contenu dans la phrase selon laquelle « les agriculteurs doivent vivre pauvres pour mourir riches ». Souvent organisés par grandes filières de production, on finirait par croire que l’élément déterminant du revenu agricole est le type de production réalisée avec des poncifs comme les « gros céréaliers » opposés aux « petits éleveurs ». Le monde agricole échapperait-il ainsi à la logique qui s’impose dans d’autres secteurs où l’on accorde un rôle essentiel au capital ? Cet article se propose de répondre à ces interrogations en s’appuyant en particulier sur les résultats du Réseau d’information comptable agricole (Rica) de 2021 (1).

LE CAPITAL PAR EXPLOITATION NE CESSE D’AUGMENTER

Les chiffres sont impressionnants. En 40 ans, le nombre des agriculteurs a été divisé par quatre tandis que le montant des investissements est resté sensiblement le même, soit environ 10,4 milliards d’euros (Md) en 2021. Les deux principaux postes sont le matériel pour 5,8 Md d’euros et les bâtiments pour 3,3 Md d’euros. Ces chiffres fluctuent selon les années mais restent stables sur le long terme. Cela signifie clairement que le capital par exploitation ne cesse d’augmenter. On le vérifie aisément grâce à une enquête de l’Insee sur le patrimoine des ménages (2). Les ménages dont la personne de référence est un agriculteur actif ont désormais près de 800 000 euros nets d’emprunts en 2018. C’est le chiffre le plus élevé de toutes les catégories professionnelles en France. Une autre étude réalisée par le ministère de l’Agriculture, à partir de sources fiscales, corrobore cette constatation. Cette étude compare les revenus des agriculteurs à ceux des entrepreneurs individuels des autres secteurs (3). Là encore, le résultat est un peu contre-intuitif en faisant apparaitre que les agriculteurs sont ceux qui dégagent l’excédent brut d’exploitation le plus important mais ils sont aussi ceux qui en affectent la plus grande partie pour les investissements.

Revenu et capital par secteur d’activité (en euros)
Revenu brut (Excédent brut d’exploitation)Capitaux propresCapitaux propres
Durée d’EBE
Agriculture 41 548 157 335 3 ans et 9 mois
Garagistes 30 740 68 110 2 ans et 2 mois
Hôtels-restau. 29 043 63 889 2 ans et 2 mois
Routiers 31 150 66 880 2 ans et 1 mois
Maçons 37 100 49 950 1 an et 4 mois
Coiffure-esthétique 20 764 25 389 1 an et 2 mois
Commerces de détail 22 210 26 460 1 an et 2 mois

Sources : Insee, Fare, AGRFIN (2018)

DES STATISTIQUES PEU PORTÉES SUR LA RÉALITÉ ÉCONOMIQUE DES ENTREPRISES

On a la chance en France comme dans toute l’Union européenne de disposer d’un recensement particulier pour l’agriculture. Qui plus est, les recensements sont effectués tous les dix ans. Le dernier date de 2020. On en déduit trop vite que nous connaissons parfaitement les acteurs économiques de ce secteur. En fait, ce n’est pas le cas : les statisticiens refusent d’inclure dans leurs questionnaires des éléments économiques en raison du coté intrusif des questions. Ils se contentent donc des aspects physiques de l’activité : le nombre d’hectares ou d’animaux, le temps de travail ou l’âge des acteurs concernés.
Pour permettre les comparaisons dans le temps, les critères d’activité n’ont pas changé depuis soixante ans. Or, il suffit d’avoir une vache ou cinq brebis pour faire partie de ce qu’on appelle improprement des exploitations agricoles. Les statisticiens recensent tous ceux qui ont une activité agricole à la seule exception des jardins familiaux. Tout se passe comme si on recensait les hôteliers en France en incluant dans cette catégorie sociale tous ceux qui louent une chambre de service ou leur maison pendant qu’ils sont en vacances. Nul doute qu’une grande partie de ces « hôteliers » ainsi
définis auraient besoin d’autres activités professionnelles pour avoir un revenu décent.
Reprenons les chiffres annoncés par le recensement agricole de 2020. Il y avait 389 000 exploitations agricoles. L’Insee estime que le taux de diminution annuel est de 1,8 %. Cela signifierait qu’il en restait 382 000 en 2021. Or, le Rica de 2021 ne comptabilise que 282 000 exploitations ayant une production brute supérieure à 25 000 euros. Cela signifie a contrario que 100 000 des exploitations recensées passent sous les radars du Rica car elles ont une production trop faible (moins de 2 % de la production brute totale). On estime que leur production moyenne est de 8 700 euros par an ce qui laisserait un revenu brut de 2 000 euros annuels.

LE RECENSEMENT COLLATIONNE PLUS D’EXPLOITATIONS QU’IL N’EN EXISTE

Par ailleurs, les enquêteurs du recensement ne posent pas de questions sur le chiffre d’affaires comme cela se fait depuis des décennies aux États-Unis. Cela ne facilite pas la connaissance de la réalité économique. De plus, le recensement s’intéresse aux exploitations plus qu’aux chefs d’entreprise. Il y a en effet des acteurs économiques qui sont à la tête de plusieurs entités : Société civile d’exploitation agricole, Groupement foncier agricole ou Société à responsabilité limitée...
Dans les exploitations du Rica, le chiffre d’affaires moyen est de 237 000 euros en 2021. Mais pour l’obtenir, il faut presque deux fois plus de capitaux permanents, soit 446 000 euros. Il ne s’agit pas que d’emprunts auprès d’une banque. Ceux-ci représentent environ un tiers du total, soit 145 000 euros. L’essentiel des capitaux sont des capitaux propres soit 300 000 euros en moyenne en 2021. Si l’on rapporte ces capitaux à un excédent brut exploitation de 96 000 euros ou aux prélèvements privés de 42 000 euros toujours en 2021, il est clair que l’activité agricole nécessite beaucoup de capitaux et en particulier des capitaux propres. On comprend mieux pourquoi il est particulièrement difficile de s’installer s’il n’y a pas la possibilité d’entrer dans une forme sociétaire ou si l’on ne bénéficie pas d’apports familiaux importants.
Trop souvent, la tentation est grande de vouloir comparer des résultats des entreprises que sont les exploitations agricoles à des salaires. Pour ce faire, on utilise le résultat courant avant impôts (RCAI). Mais en procédant ainsi, on passe sous silence la progression des capitaux propres et la constitution du
patrimoine. Le meilleur indicateur économique est, comme pour toutes les entreprises, l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui permet de financer les nouveaux investissements et les prélèvements pour les besoins de consommation du ménage.

UN REVENU AGRICOLE SOUS-ESTIMÉ

Les durées d’amortissement comptables et fiscales des actifs immobilisés (matériels et bâtiments), souvent plus courtes que celles de leur dépréciation réelle, ont une incidence sur les indicateurs de revenus. Le résultat courant avant impôts ne prend pas en compte les plus ou moins-values sur les reventes de matériels. Or, il se trouve que ces plus-values sont structurelles et atteignent en moyenne 5 600 euros en 2021. Quand on y ajoute un certain nombre d’autres éléments de ce type, on observe une
sous-estimation de 7 700 euros en moyenne du « revenu ». Comme ces plus-values sont structurelles, il serait plus logique de s’intéresser au « résultat de l’exercice » qui les intègre. Pour les 10 % des sociétés qui ont le plus gros chiffre d’affaires, la sous-estimation de revenu atteint 19 000 euros en 2021.
Enfin, un autre élément contribue, de plus en plus, à la sous-estimation des revenus réels : le fermage dans les sociétés. Celles-ci réalisent environ les trois quarts du chiffre d’affaires de l’agriculture française. Or, les comptables conseillent aux sociétés de sortir les terres de leur bilan pour les affecter au patrimoine privé de leurs détenteurs. En conséquence, les associés des sociétés louent en tant que ménages leurs terres à leur société.
Cela n’a pas d’effet pour les personnes concernées car le résultat passe de l’entreprise au ménage. Mais le résultat agricole est minoré pour les sociétés concernées. Il y a environ quatre millions d’hectares de fermages payés à soi-même. Cela représente 26 ha par société soit environ 4 000 euros.

UNE GRANDE VARIABILITÉ DES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES SELON LES OTEX

Depuis de très nombreuses années, les aléas climatiques ont influé sur l’état des récoltes. Il est logique qu’au fur et à mesure de la spécialisation progressive des exploitations, les filières de produits aient pris une grande importance dans les préoccupations professionnelles. Les instituts techniques et les organisations professionnelles ont donc polarisé l’attention sur les produits et les systèmes de production qui les accompagnaient. Cela explique la forte demande pour connaître les résultats économiques par orientation technique de l’exploitation (Otex). Chaque année, on observe un certain nombre de disparités bien documentées dans les rapports sur les résultats du Rica.
En 2021, les excédents bruts d’exploitations varient de 55 000 euros pour les exploitations spécialisées en bovins viande ou 62 000 euros pour celles spécialisées dans d’autres herbivores à 107 000 euros pour les exploitations spécialisées en grandes cultures et même 121 000 euros pour les exploitations spécialisées en bovins lait. Les écarts sont plus visibles sur les subventions qui sont inférieures à 10 000 euros pour le maraîchage et à 17 000 euros pour les exploitations viticoles alors qu’elles atteignent 33 000 euros pour les exploitations de grandes cultures et même 56 000 pour celles spécialisées en bovins mixtes.
Ce sont les producteurs de grandes cultures qui ont le résultat de l’exercice le plus élevé en 2021 avec 84 000 euros et ce sont les éleveurs de bovins viande qui ont le résultat le plus faible avec 33 000 euros, soit un écart de 1 à 2,5. Dans la majorité des Otex, les capitaux propres sont deux fois plus importants que les emprunts sauf pour les producteurs hors sol pour lesquels les emprunts sont 45 % plus élevés que les fonds propres.
On voit ainsi apparaître un certain nombre de disparités de revenus entre Otex. Cela cache un problème de taille d’entreprise. Il est évident, par exemple, que les exploitants qui disposent de centaines d’hectares de terres labourables de qualité ne vont pas se mettre à faire du maraîchage ou de l’élevage d’herbivores. Chacun se doute bien aussi qu’un producteur laitier avec 15 vaches en montagne ne puisse pas obtenir un revenu comparable à celui d’un producteur de plaine avec un troupeau de 150 vaches. Il y a plus de disparités à l’intérieur d’une même Otex qu’entre les Otex. Il est légitime de penser que pour l’étude des coûts de production unitaires, la différentiation entre Otex soit pertinente en particulier pour les industriels qui achètent les produits agricoles. Mais pour les résultats économiques, rien ne justifie l’emploi de ces catégories pour expliquer les différences de revenus.

Résultats économiques par Otex (en euros)
OtexChiffre d’affairesSubventions d’exploitationExcédent brut d’exploitationRésultat d’exerciceCapitaux propres*Capitaux permanents
Grandes
cultures
223 507 33 311 107 396 84 174 272 413 389 766
Maraîchage
& horticulture
343 640 9 351 92 915 66 260 145 688 258 417
Viticulture 236 351 17 119 96 648 70 532 483 367 609 974
Fruits 213 863 34 518 92 330 68 654 254 902 347 560
Bovins lait 291 286 40 007 121 963 75 358 303 280 545 226
B. viande 98 927 51 509 55 049 33 206 291 618 385 720
B. mixte 249 732 56 394 109 700 66 650 400 470 592 725
Autres
herbivores
116 862 48 431 62 139 39 788 201 861 300 358
Hors sol 496 459 24 970 102 501 53 915 189 499 464 872
Polyculture
Polyélevage
258 452 40 720 102 871 70 336 285 841 441 342

* En net

LES DISPARITÉS S’EXPLIQUENT PAR LA TAILLE ÉCONOMIQUE DES EXPLOITATIONS

Il aurait été étonnant qu’il n’en soit pas ainsi pour le seul secteur agricole. Nous sommes dans une économie où la détention du capital explique une part importante des résultats. Nous avons donc réparti les exploitations en fonction de leur chiffre d’affaires par déciles. Le chiffre d’affaires n’est pas le revenu. Mais quand nous rapprochons l’EBE du chiffre d’affaires, nous constatons que l’EBE est égal en moyenne à 40 % du chiffre d’affaires. Seule la classe des 10% qui a le plus faible chiffre d’affaires fait exception avec 25 % seulement.
Mais surtout, la disparité semble beaucoup plus réaliste pour les valeurs de l’EBE par exploitation. En 2021, la moyenne est de 96 000 euros. Mais, entre les extrêmes, ces valeurs vont de 10 000 euros pour la première classe à 280 000 euros pour la dixième, soit un écart plus de dix fois supérieur à celui
qu’on observe entre Otex. Même si on tient compte du fait que les plus grandes exploitations se partagent cet excédent avec un nombre supérieur de non-salariés, l‘écart va de 1 à 13. La différentiation par décile de chiffre d’affaires s’avère donc très pertinente pour étudier les disparités de revenus. Il en est de même pour le résultat de l’exercice qui évolue de 3 300 euros pour le premier décile à 201 000 euros pour le dixième soit un écart de 1 à 60 avec une valeur moyenne de 66 000 euros. L’écart est plus réduit si l’on tient compte du nombre de non-salariés mais il reste de 1 à 15.

Résultats des exploitations selon le décile de chiffre d’affaires
Déciles de produits courantsMoyenneClasse 01Classe 05Classe 10
Effectif 282 183 28 242 28 277 28 193
Indicateur * * * *
Chiffre d’affaires 237 419 39 183 139 052 838 901
Subventions d’exploitation reçues 34 846 14 708 30 535 58 444
Excédent brut d’exploitation 96 119 9 785 62 488 291 374
Résultat courant avant impôt (RCAI) 58 777 2 001 37 837 181 635
Résultat de l’exercice 66 495 3 308 42 801 201 257
Prélèvements privés 42 093 7 881 27 237 122 910
Capitaux propres (net) 300 900 134 553 238 714 719 751
Emprunts à long, moyen terme 144 857 18 539 82 313 512 988
Capitaux permanents 445 756 153 091 321 026 1 232 739

* indicateur exprimé en euros par exploitation

Les subventions, principalement les aides directes à l’hectare ou à l’animal dans le cadre de la Pac, sont de 14 700 euros dans les 10 % des exploitations les plus petites et de 58 000 euros pour les plus 10 % les plus grandes. Elles représentent 38 % du chiffre d’affaires des petits contre seulement 7 % pour les grandes. La distribution des capitaux propres est parfaitement conforme aux classes de chiffre d’affaires. Les exploitations françaises avaient en 2021 des capitaux propres de 300 000 euros en moyenne et les valeurs extrêmes par déciles vont de 134 000 euros à 720 000 euros, soit un écart de 1 à 5. Rapporté aux nombre des non-salariés, l’écart est réduit à 5 avec des valeurs extrêmes de 159 000 et 467 000 euros et une valeur moyenne de 240 000 euros. Plus les capitaux propres sont importants, plus facile est l’accès aux emprunts. La distribution des capitaux permanents est logique avec celle des capitaux propres. La moyenne est de 445 000 euros par exploitation avec des valeurs extrêmes qui vont de 153 000 euros pour le premier décile à 1 233 000 euros pour le dixième décile.
Cet écart de 1 à 8 se réduit de moitié quand on le rapporte au nombre des non-salariés. Avec une valeur moyenne de 347 000 euros par Unité de travail agricole non salarié (Utans), les valeurs extrêmes vont de 177 000 euros 776 000 euros en 2021.

Résultats économiques par Unité de travail agricole non salarié selon le décile de chiffre d’affaires
Classes de produits courantsMoyenneClasse 01Classe 05Classe 10
Indicateur * * * *
Chiffre d’affaires 180 712 59 762 126 695 540 765
Subv. d’exploitation reçues 26 532 14 562 26 336 32 828
Excédent brut d’exploitation 71 307 13 125 55 581 177 774
Résultat courant avant impôt 43 706 6 223 33 438 111 146
Résultat de l’exercice 49 589 7 914 37 601 123 755
Prélèvements privés 30 496 12 656 23 087 74 721
Capitaux propres (net) 241 839 158 844 217 921 467 327
Emprunts à long, moyen terme 105 043 18 462 71 778 308 265
Capitaux permanents 346 882 177 306 289 699 775 592

* indicateur exprimé en euros par Utans

OSER LA TRANSPARENCE SUR LES REVENUS ET LE PATRIMOINE DES AGRICULTEURS

La transparence sur les revenus et celle sur le patrimoine ne font pas partie de la culture française. Mais c’est encore pire dans le secteur agricole où le misérabilisme est la règle. Il serait possible d’améliorer les statistiques actuellement disponibles pour mieux appréhender une réalité pas toujours noire comme le prouvent les résultats de ces deux dernières années. Il nous semblait étrange que les débats sur les inégalités de revenus se portent essentiellement sur la spécialisation technique des exploitations. Nous pensons avoir montré que comme dans tous les autres secteurs économiques, les résultats s’expliquent surtout par l’importance du chiffre d’affaires lui-même en relation avec l’importance des capitaux disponibles. La rapidité avec laquelle les exploitations agricoles se transforment en sociétés montre bien qu’il s’agit là d’un facteur essentiel aussi bien pour la conduite des exploitations que pour leur transmission.

Montants moyen et médian de patrimoine brut et net, selon la catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence du ménage, début 2018 en euros
Catégorie socioprofessionnellePatrimoine en eurosPatrimoine en eurosPatrimoine en eurosPatrimoine en euros
Brut moyen Brut médian Net moyen Net médian
Ensemble 276 000 163 100 239 900 117 000
Agriculteur 920 500 613 700 774 900 437 900
Artisan...* 597 400 301 900 501 000 220 100
Profession libérale 768 800 515 300 644 700 385 100
Cadre 448 100 331 500 357 100 219 100
Profession intermédiaire 237 500 186 200 181 700 91 100
Employé 129 700 35 100 98 000 25 300
Ouvrier qualifié 135 600 89 000 101 700 37 500
Ouvrier non qualifié 86 600 14 600 69 500 12 300
Retraité ancien agriculteur 324 600 190 200 318 000 190 200
Retraité ancien artisan* 466 900 279 900 458 400 270 800
Retraité ancien cadre** 568 400 402 800 559 500 397 000
Retraité autre salarié 201 000 147 600 197 500 144 600
Autre inactif n’ayant jamais
travaillé
101 600 6 100 95 500 5 500

*Artisan, commerçant, chef d’entreprise
** Cadre ou profession libérale
Source : Insee, enquête Histoire de vie et Patrimoine 2017-2018

Début 2018, les ménages dont la personne de référence est agriculteur détiennent en moyenne un patrimoine brut de 920 500 euros et un patrimoine net de 774 900 euros en déduisant les éventuels emprunts privés et/ou professionnels en cours. Par ailleurs, la moitié des ménages dont la personne de référence est agriculteur déclarent un patrimoine brut supérieur à 613 700 euros. En considérant le patrimoine net, la moitié de ce type de ménage déclarent un montant supérieur à 437 900 euros. Champ : ménages ordinaires résidant en France (hors Mayotte).

Lucien BOURGEOIS

Edité dans la revue Paysans & Société N°399 de mai-juin 2023, cet article a été repris avec l’aimable autorisation de son auteur.

Sur cette question du revenu agricole, signalons également le travail de recherche réalisé par l’unité de recherche SMART-LERECO (INRAE) dans le cadre du programme Agr’Income du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2019. Les résultats sont téléchargeables ICI . La revue Economie rurale y a également consacré un numéro en 2021 (n° 378), consultable sur Cairn.

Par Lucien Bourgeois, économiste

(1) https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/methodon/S-RICA/methodon/
(2) Revenus et patrimoine des ménages. Edition 2021, page 15.
(3) Revenu brut des indépendants plus important que dans les autres secteurs.


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