L’Algérie multiplie les contrats internationaux pour puiser l’eau du Sahara

Le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) a signé un accord avec le Fonds national d’investissement algérien pour « produire du blé dur » en présence des ministres de l’agriculture des deux pays, annonce La France Agricole. Le projet s’étend sur 36.000 hectares dans la région de Timimoun, dans le sud de l’Algérie. Il prévoit également la production de lentilles, pois chiches et haricots secs, détaille l’AFP sur la base d’un communiqué de presse des deux signataires. La création de cette joint-venture fait partie d’un plan plus vaste qui prévoit d’ici trois ans la mise en culture de 500.000 ha dans le désert « réservés aux cultures stratégiques afin d’assurer la sécurité alimentaire de l’Algérie et de réduire sa forte dépendance aux importations ». Le quotidien algérien El Moudjahid souligne que des accords du même type ont déjà été passés avec des groupes de Turquie et du Qatar pour « développer le grenier à blé » du sud du pays.
Semences et semoulerie pour pâtes et couscous
La joint-venture passée avec le groupe italien prévoit aussi la construction d’une usine de pâtes alimentaire à Timimoun, précise le site TSA (Tout sur l’Algérie) : 40 % de la production devrait être exportée notamment vers l’Italie, pays où la production locale de blé dur ne suffit plus à fournir le marché local, ajoute le site en ligne. « L’objectif est de fournir à l’Algérie une chaîne agroalimentaire complète, de l’approvisionnement en semences à la production industrielle dérivée des cultures, y compris la fabrication de pâtes », confirme El Watan. Le projet comprend aussi des silos de stockage des céréales et des légumineuses d’une capacité totale de stockage de 62.000 tonnes, précise un journal économique en ligne spécialisée sur le Maghreb. L’entreprise italienne BF, un groupe intégré qui possède son propre catalogue de semences, cherche à sécuriser ses approvisionnements en blé dur dans le monde et a récemment fait l’acquisition d’un fabricant de couscous, rapportait un premier article de TSA publié en février dernier.
Forer des puits avec des capitaux privés
L’Algérie mise sur la production de 3 millions de tonnes de céréales dans le désert du Sahara grâce à l’irrigation « avec des systèmes pivots de 50 hectares », explique plus largement L’Expression. Ce magazine algérien reprend le discours d’un cadre algérien à la radio qui estime les besoins en eau à 9 millions de m3 pour deux récoltes par an et fixe un objectif de rendement de 60 quintaux/hectare. A Timimoun, l’entreprise italienne Bonifiche Ferraresi va débuter ses investissements par le forage des puits pour mettre en place un système moderne d’irrigation goutte à goutte, précise le quotidien algérien La Nouvelle République. Selon El Moudjahid, l’Algérie dispose dans le désert, au sud du pays, de « l’une des réserves les plus importantes d’eau souterraine, pour ne pas dire la plus importante au monde ». Mais un expert souligne que « l’exploitation de ces ressources reste difficile et nécessite la mise en place d’infrastructures particulières lourdes et souvent onéreuses ». D’où l’appel à de grandes entreprises privées sous forme de joint-venture.
- L’Algérie signe un accord avec l’Italie pour produire du blé dur, La France Agricole, 08/07/2024.
- Mégaprojet algéro-italien à Timimoune, El Moudjahid, 07/07/2024.
- Algérie : les Italiens à la rescousse du couscous local, Tout sur l’Algérie, 08/07/2024.
- 420 millions de dollars pour la produire à Timimoun, El Watan, 07/07/2024.
- Algérie : un projet de production de céréales avec l’Italie, Maghreb Management, 07/07/2024.
- Pourquoi les Italiens veulent cultiver du blé dur en Algérie, TSA, 12/02/2024.
- Algérie : la bataille de l’autosuffisance, L’Expression, 09/07/2024.
- « 60% du blé dur sera destiné au stock stratégique », La Nouvelle République (Alger), 10/07/2024.
- lBrahim Mouhouche : « Un grand signe de la stabilité économique », El Moudjahid, 09/07/2024.