Histoire, génétique et économie. Aux racines de l’amélioration des plantes
Raréfaction de l’eau, des terres cultivables et des ressources fossiles... l’amélioration des plantes est confrontée à de nouveaux défis pour garantir la sécurité alimentaire des hommes. Mais au fait, à quelles plantes s’intéressent aujourd’hui les chercheurs, alors que la guerre fait rage au sein des industries semencières ?
Ce cahier (pdf 32pages) édité par la Mission Agrobiosciences retranscrit la table ronde et les débats menés en novembre 2012 entre Michel Chauvet, Jean-Christophe Glaszmann et Hélène Tordjman, dans le cadre de l’Unité d’enseignement développement durable pour les élèves-ingénieurs en deuxième année à l’Ensat.
De l’histoire de l’amélioration des plantes aux grands enjeux contemporains économiques et juridiques en matière d’appropriation du vivant, un document essentiel, fourmillant d’exemples, pour se faire une opinion sur ce sujet complexe.
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Le sujet
Il y a 10 000 ans déjà, l’homme domestiquait les plantes sauvages pour les adapter à ses usages, à ses goûts et à ses préférences culturelles. Au fil des siècles, les végétaux sélectionnés et acclimatés (tomate, riz, blé, sorgho, chou…) ont migré de régions en continents, au gré des déplacements humains.
Grâce aux progrès de la recherche agronomique, de la génétique et des méthodes de sélection, l’objectif de nourrir toujours plus d’hommes à bas coût a été en partie accompli dans les sociétés occidentales.
Mais aujourd’hui, l’amélioration des plantes doit relever de nouveaux défis tels que la raréfaction de l’eau, des terres cultivables et des ressources fossiles, alors que le nombre de bouches à nourrir devrait atteindre neuf milliards en 2050. Ce, dans un contexte où le débat sur les ressources génétiques ne cesse de s’envenimer du fait de l’évolution du cadre juridique et d’enjeux économiques importants, qui induisent des tentatives d’appropriation (brevets sur les gènes, valorisation de « services écosystémiques »…).
De fait, malgré les énormes progrès réalisés, l’amélioration des plantes ne va plus sans poser de questions ni soulever de critiques.
A quelles plantes s’intéressent les chercheurs et les semenciers et quels critères guident le développement des espèces végétales : standardisation, rentabilité économique, productivité, qualité, goût des consommateurs, résistances aux maladies ? Comme on l’entend souvent, les espèces améliorées ou les nouvelles variétés servent-elles uniquement les intérêts de multinationales du Nord au détriment des pays du Sud ? D’ailleurs, selon quels processus les semences sont-elles passées, en un peu plus d’un siècle, du statut de bien plus ou moins commun à celui de bien privé marchand ?
Quels sont les paradoxes, défis et enjeux scientifiques, économiques et juridiques de l’amélioration des plantes, à la lumière des objectifs de développement durable ?
les tables rondes "Développement durable"
Pensées comme des moments de culture, ces Table Rondes, conçues et animées par Sylvie Berthier et Valérie Péan (Mission Agrobiosciences), s’inscrivent dans le cadre de l’Unité d’Enseignement « Introduction au développement durable » de l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse. Destinés aux élèves de 2ème année mais aussi ouverts à tous publics, ces éclairages et ces échanges réinterrogent les savoirs, appréhendent différentes approches et de placent les futurs agronomes en état de questionnement et de réflexion.