Développement agricole. "Nous vendons des outils mais nous ne formons pas les mains"
Le résistant, l’ancien ministre de l’agriculture, l’homme politique, l’européen Edgard Pisani est décédé le lundi 20 juin dernier. Pour lui rendre hommage, la Mission Agrobiosciences et FMR ont choisi de rediffuser son intervention lors de la journée "Nourrir l’humanité, refaire le monde", organisée en février 2010 à la librairie Etudes Mirail, sur le campus de l’Université Toulouse-Jean Jaurès.
Ce jour-là, coincés entre les rayonnages d’histoire classique et la section polar, étudiants, professeurs, chercheurs, agronomes, citoyens et anonymes, nombreux étaient ceux à s’être déplacés pour écouter cette forte personnalité aux rares apparitions. Mais, chut, Edgard Pisani prend la parole, le phrasé lent, les formules ciselées. Plus un bruit dans la salle.
S’il a souvent témoigné de son expérience de ministre de l’agriculture, Edgard Pisani s’est plus rarement exprimé sur celle de Commissaire européen au développement. C’est chose faite dans cette courte intervention, centrée sur la question du développement agricole de l’Afrique. Loin des souvenirs édulcorés, il livre un constat lucide, où transparaît même une certaine colère : "je n’en veux pas à mon pays. Je constate qu’il s’est trompé. Mais je n’accepte pas qu’il continue".