Le président de la République « rêvait d’un "je vous ai compris" gaullien » écrit Olivier Pérou, mais « la FNSEA, syndicat majoritaire bien peu belliqueux envers le pouvoir en temps normal, lui a tourné le dos », constate le journaliste de L’Express. Ce débat entre agriculteurs, associations écolos et tous les acteurs de la filière, est pourtant « une nécessité » pour Paul Quinio... « à condition qu’il soit organisé sérieusement, sincèrement, et d’y voir autre chose qu’une opération de com au service d’un homme », ajoute l’éditorialiste de Libération.
Dans Le Monde, l’ancien président de l’université de Poitiers Yves Jean, spécialiste de la ruralité, dénonce « le puissant lobby du syndicalisme agricole » qui empêche toute évolution, et plaide pour « de vrais Etats généraux de l’agriculture, qui permettent de fonder un nouveau contrat social entre les agriculteurs et la société ». Le Point se fait, à l’inverse, l’avocat d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Géraldine Woessner, rédactrice en chef du pôle Environnement de l’hebdomadaire libéral, donne la parole à Carole Hernandez-Zakine, docteure en droit de l’environnement : « Alors que la protection de l’environnement est inscrite dans la loi comme un principe d’intérêt général depuis 1976, l’agriculture ne l’est pas », déplore cette juriste membre de l’académie d’agriculture. Le Temps souligne que « le gouvernement avait auparavant indiqué avoir puisé dans la proposition de loi portée par le sénateur Laurent Duplomb (LR) qui prévoit de déclarer « d’intérêt général majeur » les réserves d’eau pour l’irrigation ».
Prix plancher et Smic agricole
Le quotidien helvétique francophone signale que le président de la République a aussi fait durant cette journée mouvementée « plusieurs annonces qui restent à préciser, dont la création d’un « prix plancher » pour mieux rémunérer les agriculteurs ». La porte-parole de la Confédération Paysanne apprécie : « C’est une vraie rupture par rapport à la libéralisation. L’Espagne le fait, pourquoi pas nous », demande Laurence Marandola dans Le Parisien... reprise par Le Figaro. « Le prix minimum, on n’en veut pas, parce que sinon ça nous bloquerait le prix vers le bas et finalement nous ramènerait vers un Smic agricole », explique un vice-président de la FNSEA sur TF1, repris par l’AFP et La Croix. Sur le champ politique, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a aussitôt applaudi alors que Bruno Rétailleau (LR) fustige « une idée socialiste », signale la chaîne de télévision Public Sénat. Le Modef, autre syndicat agricole minoritaire, porte la revendication de « prix minimum » depuis 1959, signale La Marseillaise sur son site internet. Le quotidien communiste de Marseille affiche d’ailleurs Emmanuel Macron à la Une de son édition du week-end avec une petite phrase qui nourrit une nouvelle polémique…
SOURCES
Ouest-France
https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/salon/recit-une-ouverture-chaotique-pour-le-salon-de-lagriculture-et-emmanuel-macron-5910d814-d31d-11ee-b1bc-6aaac57ff91a
La Marseillaise
https://www.lamarseillaise.fr/accueil/smicards-et-alimentation-saine-l-elysee-dement-le-modef-maintient-EC15538095