06/11/2008
Rencontres Scientifiques, Centre Culturel Gulbenkian, Paris / INRA, Versailles, 4 et 5 décembre 2008
Nature du document: Annonces

Toréer sans la mort ?

La Mission Agrobiosciences qui instruit la question des nouvelles relations entre l’homme et l’animal se fait l’écho des rencontres scientifiques organisées, les 4 et 5 décembre 2008, par Jocelyne Porcher, INRA SAD, Carlos Pereira, Paris III Sorbonne nouvelle, et Teresa Salgado, du Centre Culturel Gulbenkian, sous le titre "Toréer sans la mort ?".
Comme l’annonce les organisateurs, "Après dix millénaires de vie commune, notre relation avec les animaux domestiques dans les sociétés industrielles ne va, semble-t-il, plus de soi. Essentiellement décrite par les philosophes et les anthropologues en termes d’appropriation et d’exploitation, elle serait depuis son origine empreinte d’une indéfectible violence, ce qui la condamnerait
inévitablement. Pourtant, n’y a-t-il pas au coeur de notre relation avec les animaux domestiques autre chose que de la violence ? Peut-on envisager de re-considérer nos rapports avec les bêtes en accord avec les sensibilités contemporaines ? Nous partirons de l’hypothèse que ce qui caractérise nos relations avec les animaux domestiques, c’est le travail. C’est pourquoi nous interrogerons la corrida en tant que rapport historique de travail avec les taureaux.

En favorisant la rencontre -de bonne volonté- entre professionnels de la tauromachie, opposants à la violence envers les animaux, éleveurs, chercheurs de différentes disciplines et participants de divers horizons, notre objectif est de questionner, dans le respect de la
parole de l’interlocuteur, la place de la mort dans le travail tauromachique et plus largement la place de la souffrance et de la mort dans le travail avec les animaux, et dans le travail tout court.
Contrairement à ce qui a pu être interrogé dans de nombreux colloques sur la tauromachie, notre point de vue est donc celui du travail. Qu’apporte la mort au travail ? A l’art tauromachique ? Peut-on toréer sans la mort ? A quelles conditions ? Quel est le ressort des différences entre pays ? La tauromachie peut-elle perdurer sans changer ?"
Ces rencontres ont d’abord une visée scientifique, mais notre but est aussi de proposer des axes de réflexion novateurs pour la sphère politique, économique et professionnelle. Elles ont une vocation internationale et rassembleront des acteurs de divers pays. Elles visent
également à rassembler des institutions universitaires de l’espace européen.

Publics concernés : des scientifiques, des professionnels de l’élevage, de la tauromachie, et de manière générale des spectacles vivants employant des animaux, les institutions, entreprises et
associations s’intéressant aux animaux.

Le programme des Rencontres "Toréer sans la mort ?"

Jeudi 4 décembre - 9h-17h30
au Centre Culturel Gulbenkian, 51 avenue d’Iéna, Paris 16ème

  • 9h - Accueil des participants
  • 9h30 - Introduction : Jocelyne Porcher. Chargée de recherche INRA.

1ère partie : La mort dans les tauromachies européennes et latino-américaines

  • 9h45 - Séance présidée par Nathalie Zaccaï-Reyners, Sociologue, Université libre de Bruxelles

Frédéric Saumade. Anthropologue. Les tauromachies françaises : un système dialectique d’inversion de la corrida
Jean François Auby. Juriste. Statut de la tauromachie dans les différents pays à tradition tauromachique au regard de la mort de l’animal
Anne-Marie Quint. Professeur de littérature. Combat chevaleresque ou lutte dérisoire ? Bimarder et le taureau
Carlos Pereira. Enseignant-chercheur. Tuer ou ne pas tuer, dialectique de la tauromachie portugaise

Regard d’ailleurs : Marie Frédérique Bacqué, psychologue, Société de Thanatologie

Débat avec la salle

  • 14h - Séance présidée par Jacques Roux, sociologue, CNRS

Bartolomé Bennassar. Hispaniste. La corrida : un drame logique
Dominique Fournier, Ethnologue, La mort publique de l’animal : un acquis social décisif
Jean Baptiste Maudet. Géographe. Risques, violence et mise à mort dans les jeux taurins européens et américains.
Elisabeth Hardouin Fugier. Historienne. Faire flèche de tout bois, ustensiles et armes des fêtes taurines populaires (Europe, Amérique).
Jacqueline Penjon. Professeur de civilisation brésilienne. Vers une culture métisse : de la tourada au bumba-meu-boi

Regard d’ailleurs : Patrick Vassort, Sociologue, Université de Caen

Débat avec la salle

Vendredi 5 décembre - 9h30-17-30
INRA, route de St Cyr, Versailles

2ème partie : Table ronde : A quoi sert la mort dans le travail tauromachique ?

Mario Coelho. Toréro à pied
Freddy Porte, cavalier tauromachique
Francine Yonnet, éleveur de taureaux de combat
Joao Telles, cavalier tauromachique
Jean-Pierre Garouste. Eleveur de bovins
Jean Clopes, guardian Camargue
Patrick Simeon, rasetteur, Camargue
José Manrubia, matador, école de taureaux de Nîmes

Débat avec la salle

  • 14h-17h30

3ème partie : Questions morales et philosophiques

Séance présidée par Eric Hamraoui, Philosophe, Laboratoire de Psychologie du Travail et de l’Action du CNAM

Eric Baratay. Historien, Lyon 3, La mort de l’animal, moteur occulté de l’histoire de la corrida.
Sébastien Mouret. Sociologue, INRA, Le rapport moral des éleveurs à la mort de leurs animaux
Anne Vonesch. Théologienne et militante de la protection des animaux. L’animal, la mort, la paix et la création
J.B. Jeangène Vilmer, Philosophe, Corrida et argumentation : les justifications philosophiques
François Zumbiehl, Anthropologue et écrivain, Le sens de la mort dans la corrida, dans l’esprit des toreros, des éleveurs et des aficionados.

Regard d’ailleurs : Jean-Baptiste Navarro. Prêtre. Théologien

Débat avec la salle

Synthèse des deux journées et conclusion du colloque par Vinciane
Despret, Philosophe, Université de Liège

Lieux et horaires

Ré-interroger la corrida et questionner la place de la souffrance et de la mort dans le travail
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