Les conseillers scientifiques des Ambassades de France à l’étranger mènent une veille scientifique et technologique dans leur pays d’accueil et informent, régulièrement, par voie électronique, la communauté française friande de ces informations. La Mission Agrobiosciences reprend ici deux informations tirées du dernier bulletin électronique émanant de l’Ambassade de France au Royaume Uni. La première concerne Sciencewise, un programme visant à promouvoir le dialogue avec le public, s’appuyant des histoires en BD téléchargeables.... dans le but, notamment, d’instruire la décision des pouvoirs publics britanniques ; la seconde rappelle que les études d’ingénieur connaissent toujours un fort déficit de femmes au Royaume Uni : manque d’ascenceur social ? Représentations des métiers erronées ? Réponses...
"Sciencehorizons" ou comment faire parler de sciences à un vaste public
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L’action "Sciencehorizons" fait partie du programme "Sciencewise" du Department of Trade and Industry (DTI). Son but est de faire parler de sciences le pays tout entier.
Au contraire des actions Deltascan et Sigmascan, dont nous avons parlé dans notre numéro de janvier 2007, Sciencehorizons n’est pas une affaire d’experts, mais est destiné à des discussions impliquant un large public. Il se présente sous la forme d’un CD-ROM avec quatre histoires en bandes dessinées téléchargeables et conçues par des étudiants du Royal College of Arts pour susciter les réactions et commentaires du plus grand nombre. Design, Demos, The Graphic Science Unit et BBC Worldwide Interactive learning and shared practice ont aussi participé à son élaboration.
Il sera utilisé dans deux types de réunions :
- des rencontres organisées par un organisme avec l’appui d’un nombre limité d’experts ;
- des réunions à caractère plus restreint pour des discussions en petits groupes.
Les principaux résultats des études Deltascan et Sigamascan ont cependant été utilisés pour préparer le contenu du matériel fourni pour Sciencehorizons. Quatre sujets sont abordés dans le matériel fourni : corps et esprit, maison et communauté, travail et loisirs, individus et planète.
Les intervenants sont amenés à donner leurs réactions par rapport aux développements scientifiques ou technologiques récents ainsi que leurs attentes s’agissant des avancées futures de la science et de la technologie. Dans tous les cas, un rapporteur est chargé de remplir un questionnaire de conclusions.
La campagne durera de janvier à juin 2007. Un site dédié (http://www.sciencehorizons.co.uk) rassemble les résultats au fur et à mesure des réunions et contient un blog.
Sciencewise est un programme visant à promouvoir le dialogue avec le public et l’acceptation des avancées scientifiques et technologiques. Il sert aussi d’aide à la décision aux pouvoirs publics britanniques.
rédacteur : Dr René David
Les études d’ingénieur : toujours un fort déficit de femmes au Royaume-Uni
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Avec respectivement 15.000 et 14.000 étudiants de 1ère année en 2004, les sciences de l’ingénieur et l’informatique ne sont pas parmi les filières d’études supérieures les plus demandées au Royaume-Uni : elles peinent à remplir le nombre de places d’études offertes chaque année. Pire, ces nombres sont en baisse régulière depuis 2002, même pour l’informatique. Et surtout, le pourcentage moyen de filles débutant ce type d’études stagne à 10%, alors qu’elles représentent 55% des étudiants de 1ère année toutes disciplines confondues.
Dans un article paru ce mois dans Industry and Higher Education, L. Hodgkinson et L. Hamill (Université de Plymouth) analysent les raisons de cette désaffection, qui atteint davantage le Royaume-Uni que d’autres pays d’Europe ou d’Asie.
Le gouvernement britannique a tenté d’améliorer en 2004 les choses grâce à la campagne WISE (Women in Science and Engineering), dont les effets semblent limités. Il semble bien que quelques stéréotypes aient encore la vie dure pour les futures étudiantes :
- l’ingénierie est la seule filière où une majorité relative (44%) des jeunes sondés pensent qu’il s’agit d’études plus adaptées pour des garçons que des filles, alors que la parité est largement acceptée dans toutes les autres filières. Comme raisons, les sondés citent l’environnement de travail malpropre, l’hostilité de l’encadrement masculin, le conflit entre carrière et maternité ;
- les métiers d’ingénieur sont subconsciemment associés à une image masculine à travers la représentation familiale ou celle du système éducatif.
Il convient d’abord de noter qu’au Royaume-Uni les études d’ingénieur ne bénéficient pas de l’effet d’ascenseur social que représentent traditionnellement les grandes écoles pour les jeunes Français et leurs familles.
Pour amener des transgressions de ces représentations, qui ont existé dans le passé pour les carrières judiciaires ou médicales, maintenant largement féminisées, il faudrait que les perspectives offertes par les professions d’ingénieur correspondent aux motivations qu’expriment les filles pour le choix d’une carrière professionnelle. Or un sondage récent classe comme critères de choix des jeunes filles britanniques en fin d’études secondaires les motivations suivantes :
1. Se réaliser (22%)
2. Bien gagner sa vie (20%)
3. Aider les autres (13%)
4. Sécurité de l’emploi (8%)
5. Caractère excitant du travail (6,5%).
Cette liste diffère d’ailleurs sensiblement de celle des garçons, pour qui bien gagner sa vie vient largement en tête (36%).
On voit ainsi bien l’importance du message que devraient faire passer, dès l’école primaire, les professionnels d’ingénierie et leurs associations, afin de mettre en valeur les critères 1, 3 et 5 dans l’exercice de la profession.
Source : L. Hodgkinson, L. Hamill, Industry & Higher Education, December 2006, pp.403-412
Comment faire parler de sciences à un vaste public ? Et comment mobiliser les femmes vers les études d’ingénieur ?
Source : BE Royaume-Uni numéro 74 (6/03/2007) - Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT - http://www.bulletins-electroniques....
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