Il s’agit de questions majeures pour le XXIè siècle : où la science et la technologie mènent-elles l’humanité ? Que devient l’homme dans ce mouvement qui apparaît sans limites ? Les évolutions d’un mouvement amorcé depuis le "Siècle des Lumières" ne conduisent-elles pas à nier l’homme ? Jean-Claude Guillebaud interpelle : "Qu’est-ce qui nous arrive ?".
Son désarroi, il cherche à nous le communiquer. D’où la vivacité du ton pour évoquer ce qu’il considère comme étant trois révolutions majeures : l’économie, l’informatique, la génétique.
Et s’il passe en revue chacune de ces révolutions, c’est pour mettre l’accent sur le fait que leurs effets respectifs sont démultipliés par leurs interactions qui se manifestent à l’échelle du Monde. Le principe d’humanité va-t-il être réduit à la portion congrue dans les sociétés du futur ? Parce que, démontre-t-il, notre humanité est "assiégée" par les produits de ses propres démarches : l’homme n’est-il pas en voie de disparition parce que les technologies sont en train de le réduire "à l’animal", "à la machine", "à la chose", et finalement "à ses organes" ? Autant de chapitres où il pointe les déviances de toutes sortes qui menancent l’humanité.
Pourtant, Jean-Claude Guillebaud ne condamne pas tout en bloc ! Il critique certes "l’injonction scientiste" parce que l’humanité ne peut être réduite au mouvement de modernité technologique issue de la science, mais il appelle à "une alliance rerouvée". Car il prend position : "Pas question de fuir la modernité dans l’extase flapie ou l’onirimse brumeux !".
Un essai très documenté, que tel ou tel spécialiste pourra juger aproximatif dans le domaine qu’il connaît bien. Mais on retiendra le mouvement qui se situe bien dans l’état d’esprit de la Mission d’Animation des Agrobiosciences : acquérir une lucidité collective, voir ensemble au-delà des horizons habituels ! une fois arrivé au bout de l’ouvrage, une seule attitude : en recommencer la lecture pour prendre la mesure de l’importance des débats ouverts et reprendre le souffle !