Le 27 avril 2011, depuis Moscou, où elle tenait son forum mondial, l’OMS faisait un point sur son premier rapport concernant la situation mondiale des maladies non transmissibles (MNT) [1]. On peut lire sur le site de l’Organisation internationale que ces MNT, en augmentation permanente, restent les principales causes de décès aujourd’hui dans le monde.
En 2008, déjà, elles étaient responsables de 63% de la mortalité mondiale -plus de 36 millions de personnes. Pire, près de 80% de ces décès par MNT – soit 29 millions – sont survenus dans des pays à revenu faible ou moyen, avec, au-delà des drames individuels et familiaux, un double coup porté au développement : ces décès entraînent des milliards de dollars de pertes pour le revenu national (près de 30% des personnes qui décèdent de MNT dans les pays à revenu faible ou moyen sont âgées de moins de 60 ans) et des millions de personnes au-dessous du seuil de pauvreté.
En tête de ces MNT, les maladies cardio-vasculaires (17 millions de morts chaque année), suivies du cancer (7,6 millions), des maladies respiratoires (4,2 millions) et du diabète. Leur point commun ? Quatre facteurs de risque ont été identifiés : tabagisme, sédentarité, usage nocif de l’alcool et alimentation déséquilibrée. Du coup, pour l’OMS, nombre (des millions) de ces décès pourraient être évités.
De son rapport présenté ce 27 avril, l’Organisation affirme qu’il est un élément-clé du plan d’action 2008-2013 pour la mise en œuvre de la Stratégie mondiale OMS de lutte contre les MNT, et fournit aux pays une feuille de route permettant aux Etats de prendre des mesures. La lutte contre la corruption et l’accès aux ressources de premières nécessités font-elles partie de ces mesures ? Affaire à suivre.
Autre info publié dans un article du Bulletin des Etats-Unis, où l’on apprend qu’en mai 2011 se tiendra une réunion des délégués de l’OMS afin de statuer sur la destruction ou la conservation du virus de la variole qui a ravagé l’humanité pendant près de trois millénaires. Enjeux politiques, scientifiques, terroristes… Pour en savoir plus lire l’article La destruction projetée du virus de la variole créée la controverse.
Dernier focus sur l’OMS. La magazine votre santé, en date du 22 mars 2008, [2], raconte qu’à quelques semaines du 22ième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, Danielle Mitterrand, présidente de la Fondation France Libertés, et Jean Ziegler, sociologue et rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (des populations) du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, se sont joints à d’autres intellectuels et militants pour une veillée pacifique, organisée depuis 22 ans par des associations des droits de l’Homme devant le siège de l’OMS.
Leur combat : dénoncer « le scandale du mensonge scientifique organisé (…) avec la complicité de l’AIEA [3] ». Anna Grossman, de la Fondation France Libertés, déplore "l’accord passé en 1959 entre l’OMS et l’AIEA pour déléguer à l’AIEA les responsabilités en matière de santé en ce qui concerne les conséquences sanitaires de la radio activité. » Pour elle, l’AIEA est en effet, à la fois, juge et partie « puisque mandatée par des Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU qui se sont attribué la légitimité de posséder et d’utiliser des armes atomiques. (…) Nous appelons à la création d’une commission indépendante pour délivrer une enquête sur la santé des populations et notamment sur le sort des liquidateurs. »
Trois ans plus tard, alors que tous les regards se portent sur Fukushima, "la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) lance un appel international, invitant citoyes, associations, scientifiques, élus... de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à la disposition du public et servent à sa protection, rappelant notamment l’accord conclu entre l’AIEA et l’OMS en 1959, obligeant l’OMS à entretenir avec l’AIEA une coopération étroite sur les aspects sûreté et radioprotection.", dénonce une fois de plus le site WECF [4].
Le nucléaire un sujet sensible ?
Lire sur le site de la Mission Agrobiosciences
- Malnutrition dans le monde : un mal aux multiples facettes, une avec Yves Martin-Prével, épidémiologiste et nutritionniste (août 2009)
- La destruction projetée du virus de la variole créée la controverse, mai 2011
- Les Japonais vivent dans le risque, car vivre dans ce pays, c’est un risque., revue de presse Mission Agrobiosciences, mars 2011.