Et de vous tous
" frères humains qui après nous vivez ".
Avec la mauvaise habitude contractée très jeune de lire de la science-fiction, avec le sentiment aigu d’appartenir à une espèce étrange, peut-être toute seule dans les étoiles, peut-être pas, en tout cas les étoiles sont là et la nuit est vaste et les temps viennent, avec tout ça je me suis aperçu que je passais tout doucement d’un vertige à un autre, d’un regard sur mon passé (la conquête de la planète en quelques dizaines de milliers d’années par un bipède nu en marche ) à une question un peu lancinante : en ce troisième millénaire, qui seront les habitants de cette planète, quelle humanité, pour s’inventer (ou subir) quel destin ?
Toujours la silhouette humaine dans sa quintessence, dégagée de toute anecdote. Être là dans le monde, être là en marche ou immobile (mais le monde, lui, est toujours en marche) et nos frères humains, les saints et les assassins, partagent (bruit et fureur, silence et chanson du vent) une même condition : cosmique - biologique - métaphysique.
Virgil Brill