06/11/2023
Revue de presse du 6 novembre 2023
Nature du document: Revue de presse
Mots-clés: Elevage , Politiques , Santé

Epizootie : mais quel moucheron a piqué mon troupeau ?

Fièvre, troubles respiratoires, douleurs articulaires… Quel est ce mal qui touche sévèrement la filière bovine française ? Existe-t-il un plan d’action ? On fait le point dans cette revue de presse.

2 136. C’est le nombre de « foyers de Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) recensés en France dans des élevages » au 2 novembre dernier (ministère de l’Agriculture 06.11.2023 [1]). Maladroitement surnommée « Covid de la vache » – car « les différences avec le Covid-19 sont très nombreuses et la première est que ce virus ne se transmet pas à l’homme » (CentrePresse Aveyron [2]) – cette maladie virale est arrivée en Europe en 2022. « Fièvre, anorexie, boiteries et détresse respiratoire » sont les symptômes de ce virus transmis par des moucherons piqueurs exotiques. Elle est « potentiellement mortelle » pour les bovins, informait l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué de presse du 21 septembre dernier, même si, il faut le dire, le taux de mortalité reste très faible. Les trois premiers foyers en France « ont été confirmés le 18 septembre 2023 par le laboratoire de santé animale de l’Anses (…) dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. » (Anses 21.09.2023 [3]). Depuis, le nombre de cas recensés a explosé et « touche désormais toute l’Occitanie » (France Bleu 01.11.2023 [4]). Pour contenir la propagation, « le ministère de l’Agriculture a fixé des restrictions de mouvement pour les animaux situés dans un rayon de 150 kilomètres autour d’un élevage infecté » (Le Monde 29.11.2023 [5]) et a placé l’ensemble de la région Occitanie en zone de protection. Une situation qui inquiète particulièrement les éleveurs.

Faible mortalité, fortes conséquences économiques


Si les bovins touchés par la maladie en meurent rarement, il n’en demeure pas moins qu’il faut soigner les animaux. Or, « le coût des soins peut atteindre 300 euros par animal » confiait M. Arbelbide, éleveur, au journal Le Monde . Mais, là n’est pas tout, les animaux infectés ou placés en zone de protection ne peuvent faire l’objet de déplacements qu’à des conditions restrictives. En bref, il faut prouver avec des tests PCR, dans les zones touchées, que les animaux ne sont pas malades. Cela vous rappelle quelque chose ? Même si la consommation de produits provenant d’animaux infectés reste autorisée en France, le ministère de l’Agriculture a indiqué que « la détection de la MHE sur le territoire national entraîne des restrictions avec une interdiction de mouvements d’animaux vers un autre Etat membre de l’Union Européenne, pour tous les élevages situés dans un rayon de 150 km autour d’un foyer. Certaines destinations vers les pays tiers font également l’objet de restrictions. » De quoi perturber les échanges commerciaux et rendre soucieux les éleveurs. La Fédération des éleveurs bovins viande, section spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, avait déclaré le 27 octobre dans un communiqué attendre des « annonces de l’Etat dans les plus brefs délais quant aux indemnisations dont ils doivent bénéficier » (20 minutes 02.11.2023 [6]).

Un plan d’action à court terme…


Le 2 novembre, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a confirmé le déploiement d’un plan d’action afin de « structurer et prolonger les efforts entrepris pour limiter au maximum l’impact de cette maladie pour la filière bovine, mais également au sein de chaque exploitation » (Réussir 02.11.2023 [7]). Concrètement, « L’Etat annonce prendre en charge les prélèvements vétérinaires et analyses PCR et pourrait accompagner le Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental pour indemniser le coût des soins et les mortalités. » (Plein champ 06.11.2023 [8]). Des négociations ont également abouti pour que les échanges commerciaux reprennent avec des pays clés comme l’Italie et l’Espagne, alors qu’ils avaient cessé de fin septembre à début octobre. « Le fait d’avoir rouvert les frontières a évité que les prix s’effondrent, a déclaré Marc Fesneau. Mais la MHE pose aussi la question d’un modèle qui soit un peu plus résilient, qui permette de faire de l’engraissement sur place, de faire de la valeur ajoutée sur place, qui évite que, dès que l’on a une maladie, on se retrouve à se dire : qu’est-ce qu’on va faire des animaux ? ». Un changement de modèle réclamé par d’aucuns depuis belle lurette…

Revue de presse du 06 novembre 2023, par Bastien Dailloux, Mission Agrobiosciences-INRAE

Bastien Dailloux, Mission Agrobiosciences-INRAE

Mot-clé Nature du document
A la une
SESAME Sciences et société, alimentation, mondes agricole et environnement
BORDERLINE, LE PODCAST Une coproduction de la MAA-INRAE et du Quai des Savoirs

Écoutez les derniers épisodes de la série de podcasts BorderLine :
Où sont passés les experts ?
Précarité alimentaire : vers une carte vitale de l’alimentation ?

Rejoignez-nous lors du prochain débat, le mardi 23 avril 2024.

Voir le site
FIL TWITTER Des mots et des actes
FIL FACEBOOK Des mots et des actes
Top