« Dans les Pyrénées-Atlantiques, le front du refus est tel que l’on voit mal la ministre annoncer la réintroduction du moindre plantigrade dans les forêts où l’ourse Cannelle a été abattue en 2004 », pronostiquait ce matin Pierre Verdet dans Sud Ouest. Le journaliste du quotidien régional bordelais cède la parole à Gérard Caussimont, président du Fonds d’intervention éco-pastoral (FIEP), pour incriminer le « véto » d’« une seule personne », le député (UDF) Jean Lassalle. Il ajoutait que les chances lui semblaient également « minces » dans l’Ariège, « où un autre député, Augustin Bonrepos (sic), PS celui-là, n’en finit pas de guerroyer contre les plantigrades ».
La Dépêche du Midi, qui annonçait ce matin une arrivée des ours « à pas comptés », rappelle les propos de M Bonrepaux, vendredi, lors d’une manifestation à Toulouse : « si le gouvernement ne recule pas, ça se passera mal ». Le quotidien régional toulousain donne également aujourd’hui dans son édition ariégeoise la position du maire de Massat, présenté comme « le seul maire du département qui ait décidé de dire « oui » et, éventuellement, d’accepter un ours sur sa commune ».
Léon-Pierre Galy-Gasparrou anticipe le refus de Mme Olin en regrettant n’avoir pas été écouté par la ministre. « Si Massat n’est pas retenu comme site, j’estime que la gestion politicienne des choses aura pris le pas sur la gestion écologique », déclare M Gasparrou. Dans son édition des Hautes-Pyrénées, la Dépêche publiait également vendredi un article pour annoncer « la mobilisation contre les lâchers d’ours ». 350 éleveurs, chasseurs et élus ont manifesté vendredi contre l’annonce attendue de la ministre, relatent les quotidiens gratuits Metro et 20 Minutes, dans leur pages toulousaines.
Sondages à l’appui, Pierre Verdet souligne dans Sud Ouest que ces manifestants sont minoritaires, y compris parmi les élus. Le quotidien aquitain publie enfin le point de vue discordant d’André Etchélécou, président du conseil scientifique du Parc national des Pyrénées, qui appelle à « ne pas négliger l’opposition des bergers » et estime qu’il faut « dissocier le Béarn, où les estives sont les plus vivantes, du reste des Pyrénées, là où des communes sont prêtes à accueillir des ours ». M.Etchélécou ajoute qu’il ne souhaite pas voir les Pyrénées devenir comme le Kenya, où « tout est artificiel » à ses yeux. « Le risque, c’est de transformer la nature en jardin public », affirme M.Etchélécou.
Mission Agrobiosciences. Revue de presse. 13 mars 2006.