22/05/2024
Revue de presse du mercredi 22 mai 2024
Nature du document: Revue de presse
Mots-clés: Biodiversité , Nature , Paysage , Risque

Une guêpe (enfin) sortie du laboratoire Entomopolis de Sophia-Antipolis contre la mouche Suzukii

Face aux dégâts dans les vergers causés par la mouche Suzukii et l’interdiction des néonicotinoïdes en Europe, les producteurs de cerises français vont expérimenter pendant trois ans un insecte prédateur issu de la même région du Monde, l’Asie. Mais obtenir l’autorisation de relâcher une espèce « exotique » prend désormais presque autant de temps qu’une autorisation de mise sur le marché pour un médicament.

Ces 300 premiers insectes de biocontrôle ont été lâchés au début du mois de mai dans un verger du département de l’Ardèche, « escortés par trois ingénieurs de l’Inrae », rapporte Monaco Matin. Les guêpes de l’espèce "Ganapsis cf. brasiliensis" sont en effet élevées dans un laboratoire de Sophia Antipolis depuis 2016, explique l’article qui reprend une dépêche de l’Agence France Presse. Il y avait 100 mâles et 200 femelles, détaille un hebdomadaire local. Basée à Montélimar, La Tribune précise que cette micro-guêpe attaque les larves de la mouche Suzukii à l’intérieur de la cerise, mais qu’elle est inoffensive pour l’homme.
L’événement était très attendu localement. Les Petites Affiches du Vaucluse étaient présentes pour un deuxième lâcher à Malaucène, en présence d’un sénateur (PS) du département « qui milite pour sauver la filière cerise ». Cette fois, ce sont 500 femelles qui ont été lâchées au sein de vergers abandonnés. Les arbres ne font l’objet d’aucun traitement et constituent des « réservoirs sauvages » pour la Drosophila suzukii, explique cet autre journal local implanté de longue date. Un média électronique basé à Vaison-la Romaine célèbre avant tout « le combat » du sénateur face au moucheron qui ravage les cerisiers. Mais « la fraise et l’ensemble des fruits rouges ne sont pas épargnés », ajoute La Gazette locale.
Libération a aussi envoyé un journaliste à Malaucène qui a compté jusqu’à 750 Ganapsis. Sascha Garcia s’intéresse moins au sénateur du coin qu’au chercheur de l’équipe INRAE qui s’est rendu au Japon en 2015 pour ramener la micro-guêpe. « Il y avait une autre guêpe qui était très efficace sur Drosophila suzukii, mais elle s’attaquait aussi aux autres drosophiles », explique Nicolas Borowiec, ingénieur de recherche de Sophia-Antipolis. Dans son article, le journaliste de Libération met en tension les producteurs qui attendent une solution rapide pour éradiquer la mouche suzukii et craignent de renoncer à produire des cerises, et les démarches scientifiques pour obtenir...les autorisations de relâcher un insecte « exotique ». « Avant, c’était moins regardé, mais il y a eu quelques problèmes. Donc, maintenant, c’est très réglementé », glisse Inessa Buch, zootechnicienne qui a rejoint l’équipe INRAE de Sophia-Antipolis en 2020.
Dans un deuxième article, Sascha Garcia rappelle le précédent fâcheux du crapaud-buffle introduit en Australie en 1935 pour combattre un scarabée dans les plantations de cannes à sucre et qui menace désormais un marsupial endémique de disparition. Lors d’une visite réalisée en 2018 au laboratoire Entomopolis « ultra-sécurisé » où les chercheurs élèvent « aussi bien des ravageurs que les auxiliaires qui vont les détruire », l’équipe de Sophia-Antipolis confiait à l’AFP leur espoir de lâcher les prometteuses Ganapsis... l’année suivante, donc en 2019, peut-on encore lire sur le site web du magazine Géo.

Revue de presse du mercredi 22 mai 2024.

Par Stéphane Thépot, journaliste

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