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Retour sur la séance
Martin Hirsch- a rappelé aux lycéens comment, d’un côté, grâce aux progrès des technologies et aux contrôles sanitaires, l’alimentation n’a jamais été aussi sûre et aussi diversifiée alors que, de l’autre, les modifications des techniques et des procédés de fabrication font apparaître de nouveaux risques éventuels, inconnus jusqu’alors, comme l’a révélé la crise dite de la « vache folle ».
Pour que la recherche continue de progresser sans pour autant faire courir de danger au consommateur, l’Etat a créé, en avril 1999, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) un établissement chargé, en toute indépendance et transparence, de surveiller et d’évaluer les risques possibles de contamination, d’informer et d’alerter les pouvoirs publics et les consommateurs. Longtemps directeur de l’AFSSA, Martin Hirsch rappelle les enjeux auxquels doit répondre cette agence, qui mène de nombreuses recherches.
Jean-François Narbonne, lui, a expliqué que les risques que des toxiques finissent dans notre assiette sont liés aux trois grandes étapes qui jalonnent le parcours des aliments de la fourche à la fourchette.
Il s’agit, dès la production, de substances naturellement présentes, mais aussi d’auxiliaires de production comme les engrais, les pesticides ou les produits vétérinaires, ou encore de contaminants naturels, industriels ou domestiques de l’environnement (métaux lourds, dioxines, PCBs, mycotoxines...), sans oublier les contaminations possibles issues des locaux et du matériel.
Au stade de la transformation, ce sont les additifs et auxiliaires entrant dans les formulations, mais aussi les composés néoformés (HAPs, nitrosamines, amines aromatiques, acrylamide...) et autres contaminants possibles à partir des locaux, du matériel ou des opérateurs, qu’il convient de surveiller particulièrement.
Dernier stade, celui de la distribution. Là, les risques viennent des matériaux au contact des aliments et des conditions de stockage et de transport (phtalates, alkylphénols, pesticides...).
À l’issue de ces deux interventions, la parole a été donnée à la salle et, très rapidement, la discussion s’est engagée sur les OGM. Au bout de quelques échanges, durant lesquels les jeunes n’ont pas manqué d’exprimer leurs préoccupations.
Une assemblée réactive et sensible au discours des deux conférenciers, en particulier lorsque, en conclusion de cette manifestation, il a été rappelé que les notions de sécurité sanitaire comme de sécurité alimentaire devaient être appréhendées conjointement : aujourd’hui tout le monde doit pouvoir manger à sa faim et sainement. Ce qui tient particulièrement à coeur à Martin Hirsch, également président d’Emmaüs France.