Sciences de l’homme et de la société, un article paru dans le Bulletin électronique du Royaume-Uni
Il y a trois ans, la Royal Society avait mis en place un groupe de réflexion sur la communication des résultats de la recherche au grand public. Cette équipe, qui a reçu un généreux soutien financier de la Fondation Kohn, a publié à la fin du printemps son rapport, intitulé Science and the public interest.
Le compte-rendu des travaux s’ouvre sur un postulat, dont on peut contester la validité, mais qui indique bien le contexte de crise dans lequel se trouvent aujourd’hui les institutions qui représentent les sciences expérimentales et en particulier les sciences de la vie. En effet, le rapport affirme d’emblée que la plupart des grandes controverses scientifiques de ces dernières années sont nées de crises suscitées au moment de la communication au grand public de nouvelles découvertes.
Tout en reconnaissant que ces cas sont relativement rares, si l’on tient compte de l’activité scientifique dans son ensemble, le groupe de réflexion souligne l’importance sociale de ces crises qui affectent des centaines de millions de personnes de part le monde, ce qui rend urgent de trouver des solutions. Les propositions formulées dans le rapport se regroupent suivant trois axes :
- l’intérêt public : c’est cette notion qui doit guider les chercheurs au moment de faire connaître leurs travaux. Le rapport définit l’intérêt public comme suit :
- accroître la compréhension du public et développer sa participation dans les débats sur les questions d’actualité scientifique ;
- faire en sorte que les chercheurs, aussi bien que ceux qui les financent et que leurs employeurs, se sentent responsables des conséquences de leurs recherches ;
- permettre à chacun de comprendre comment les découvertes scientifiques affectent sa vie et l’aider à prendre des décisions en toute connaissance de cause ;
- diffuser toute information relative au bien-être et à la sécurité de chacun.
- le chercheur aujourd’hui a de nouvelles responsabilités, dont il doit prendre conscience au moment de sa formation, et qui sont essentiellement au nombre de deux :
- il doit s’efforcer d’évaluer de la manière la plus précise possible les conséquences potentielles de sa recherche pour le public ;
- il doit s’assurer qu’il communique ses résultats au bon moment et de manière appropriée.
- les pratiques de communication des résultats doivent être révisées. Le groupe prend parti pour la levée de l’anonymat des "lecteurs" dans les publications à comité de lecture, de manière à ce que les différends souterrains qui biaisent certaines appréciations apparaissent clairement et aussi afin d’éviter les accusations de plagiat ou d’appropriation de découvertes et d’inventions ou de théories qui deviennent fréquentes. Par ailleurs, le rapport s’inquiète de l’habitude de plus en plus répandue de publier sur internet des résultats qui n’ont pas été suffisamment vérifiés, ainsi que de la tolérance coupable des organisateurs de grands congrès internationaux qui font facilement la promotion de "grandes innovations" sans réelle portée.
Comme on le voit, ce sont des changements fondamentaux dans la "culture" de communication du monde de la recherche que la Royal Society défend au travers de ce rapport.
Source : Science and the public interest, Communicating the result of new scientific research to the public, publication de la Royal Society, 04/2006
Rédacteur : Dr Mariana Saad
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Un rapport qui indique bien le contexte de crise dans lequel se trouvent aujourd’hui les institutions qui représentent les sciences expérimentales et en particulier les sciences de la vie
Cette information est un extrait du BE Royaume-Uni numéro 69 du 8/09/2006 rédigé par l’Ambassade de France au Royaume-Uni. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur http://www.bulletins-electroniques.com
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