Comme dans beaucoup de pays développés, les établissements universitaires scientifiques néerlandais constatent une baisse significative de leurs effectifs d’étudiants.
Si les 3 grandes universités technologiques (Delft, Eindhoven, Twente) arrivent à maintenir leurs effectifs en diversifiant leurs formations, il n’en va pas de même pour les départements scientifiques des universités classiques. Quelques chiffres montrent l’ampleur du phénomène qui affecte ces filières : pour l’ensemble du pays, le nombre d’étudiants en mathématiques pures est passé de 400 à 200 en dix ans, il en est de même en physique où le nombre d’étudiants a été divisé par deux durant la même période, la situation étant encore plus dramatique en chimie.L’Université de Wageningen, un des meilleurs pôles de recherche en agronomie et environnement au niveau mondial, a également perdu 20 % de ses effectifs en quelques années.
Cette désaffection proviendrait, d’une part d’une perte de prestige des sciences et des relations difficiles entre sciences et société que les nombreuses crises récentes ont mises en évidence, d’autre part d’une perte de prestige des carrières scientifiques peu attractives financièrement.
La conséquence immédiate la plus grave est une pénurie de professeurs dans les disciplines scientifiques de l’enseignement secondaire. Le nombre de candidats, en France, au CAPES fait ici rêver... le ministère néerlandais de l’Education étant réduit à passer des petites annonces pour recruter des professeurs.
Pour essayer de contrer ce phénomène qui, à terme, aura des conséquences graves sur les capacités des laboratoires néerlandais à mener des recherches de pointe, le gouvernement a pris plusieurs initiatives : revalorisation des salaires dans le secondaire et les universités, création de la fondation Axis (cf. Brèves) chargée de coordonner et d’organiser les campagnes de promotion des sciences, en particulier auprès des jeunes... Ces initiatives s’accompagnent d’une politique d’ouverture vers l’extérieur qui concerne plus particulièrement les universités. Celles-ci s’orientent résolument de plus en plus vers l’étranger pour leur recrutement d’étudiants, mais aussi d’enseignants chercheurs (cf. Entretien).
Dominique PLADYS
Attaché pour la Science et la Technologie