25/10/2007
Les actes de la 8ème Université d’été de l’Innovation rurale. Marciac 2002

« Agriculture entre contrats et contrôles : A la recherche de nouvelles références » Lecture des débats par Philippe Lacombe. Directeur scientifique à l’Inra. Dans le cadre de l’Université d’été de l’Innovation Rurale. Marciac 2002.

Philippe Lacombe nous propose ici une lecture des propos échangés, en août 2002, au cours des deux journées de débats à Marciac sur le thème "Agriculture entre contrats et contrôles. Mieux, dans cet exercice mené avec talent, il met en lumière le cheminement né de cette intelligence collective des femmes et des hommes rassemblés à Marciac

Ce forum a été l’occasion de formuler un certain nombre de questions qui reviennent très fréquemment dans les milieux agricoles, ruraux et même dans le milieu politique français. J’en repère quelques unes en me référant aux synthèses efficaces de Gilles Allaire et aux prises de parole du Groupe local de réflexion.
La première question concerne le statut du métier, la place des agriculteurs dans la société. Elle a été éclairée de manière un peu nouvelle par une interrogation sur les attentes de la société susceptibles, peut-être, de révolutionner la place et le métier des agriculteurs. La seconde question intéresse la signification des contrats et des contrôles. Sont-ils l’occasion d’un renouvellement de nos initiatives ? D’un nouveau champ d’innovation ? Ou bien sont-ils l’occasion de subir une situation que n’aurions pas désirée ? Sont-ils l’occasion d’une perte d’autonomie ? Et puis, vous avez tous insisté sur l’importance

de la création et de l’animation de lieux permettant d’élaborer des questions et des réponses.

« Je note que l’organisation même de l’Université d’été de l’innovation rurale de cette année avec cette alchimie des conversations sous les platanes valorise cette idée d’une intelligence collective »

Sans être un spécialiste de ces questions, je note que l’organisation même de l’Université de cette année avec cette alchimie des conversations sous les platanes valorise cette idée d’une intelligence collective. Certes, il est légitime d’inviter des experts, mais il me paraît particulièrement opportun aujourd’hui de réfléchir sur les conditions d’élaboration en commun des questions et des réponses. Marciac est un des lieux où l’intelligence collective peut s’élaborer progressivement.

Il me semble que ces questions se posent car nous vivons une période de transition entre une situation relativement bien définie, calibrée, aux références assez largement partagées et une situation beaucoup plus incertaine.
Cette période de transition se manifeste bien sûr par le fait que les agriculteurs font l’expérience d’une situation minoritaire dans la population active, minoritaire dans le produit intérieur brut, minoritaire dans le système administratif français, minoritaire dans l’espace rural : il y a davantage d’ouvriers et de retraités dans l’espace rural qu’il n’y a d’agriculteurs. Minoritaire aussi dans le système politique : regardez, par exemple, la baisse du nombre de maires agriculteurs ou de parlementaires agriculteurs... Cette situation n’est évidemment pas passagère et met en cause les références très fortes et assez largement partagées en matière de développement et de politiques agricoles, sur lesquelles nous avons vécu depuis la guerre. Aujourd’hui, ces références s’effondrent et expliquent le désarroi dans laquelle un bon nombre de responsables et d’agriculteurs se trouvent, au point qu’on entend dire parfois qu’il n’y a pas d’avenir. Le dernier épisode électoral que nous avons vécu en est une illustration. Ces questions ne sont donc pas uniquement économiques, elles sont aussi politiques et sociétales. Cet effondrement des références est d’autant plus grave que celles susceptibles de prendre le relais ne s’imposent pas à l’évidence. On les cherche de manière tâtonnante. Bref, nous traversons une phase de succession sans que le successeur se dégage. Précisément, nous sommes à la recherche de successeurs et il me semble que notre rencontre a posé quelques jalons dans leur repérage.

« Aujourd’hui, ces références s’effondrent et expliquent le désarroi dans laquelle un bon nombre de responsables et d’agriculteurs se trouvent, au point qu’on entend dire parfois qu’il n’y a pas d’avenir »

Vous êtes sûrement en mesure de passer en revue les références qui s’effondrent. Pensez ce qu’il en est de l’effondrement du développement agricole, tout orienté sur l’augmentation des quantités par la modernisation. Pensez à ce qu’il en est du soutien des prix longtemps à guichet ouvert. Pensez à ce qu’il en est de l’exploitation agricole familiale, reposant sur une identité forte entre une famille, une exploitation et une activité agricole, devant dégagée un revenu assurant le financement de la consommation et de l’investissement. Cette identité a été mise en cause sous l’effet du développement des formes sociétaires, du salariat et de la pluriactivité. Cela signifie d’ailleurs que le revenu des ménages agricoles est de moins en moins exclusivement défini par le revenu de l’agriculture. Il relève pour une part du revenu de l’activité agricole, pour une autre du revenu des activités non agricoles et, pour la dernière, des concours publiques. Enfin, dernier effondrement des références traditionnelles, les organisations agricoles ; un grand nombre sont aujourd’hui engagés dans d’autres secteurs : le Crédit Agricole finance davantage le logement que l’agriculture ; Groupama assure davantage les voitures de non-agriculteurs que celles des agriculteurs. Même la Mutualité Sociale s’efforce de promouvoir un champ de services au côté des missions officielles qui lui sont données. Vous noterez que si ces institutions ne se « désagricolisaient » pas ainsi, elles rendraient moins bien service. Vous noterez aussi que cet effondrement est lié à un essoufflement des moteurs du développement agricole que l’on a pu connaître dans le passé : la demande nationale et internationale est en voie de saturation, il y a moins d’emplois non agricoles pour absorber les agriculteurs libérés par des gains de productivité, les ressources publiques ne croîtront probablement pas beaucoup compte tenu des contraintes internationales. Et je dis que nous connaissons cette situation d’effondrement sans que la succession se dégage, parce qu’il me semble que les propositions actuelles ne répondent pas à ce besoin de références nouvelles.

« La réforme de la Pac ne répond pas à ces interrogations en ce sens qu’elle est largement conformiste »

La réforme de la Pac ne répond à ces interrogations en ce sens qu’elle est largement conformiste. On distribue les soutiens publics non plus au prorata des quantités produites, mais au prorata des facteurs de productions détenus. Si bien qu’on donne beaucoup à ceux qui ont beaucoup de facteurs de productions et peu à ceux qui en ont peu. Il est donc opportun que cette question des concours publics soit abordée, car si on n’en parle pas pour des raisons de paix sociale, de tranquillité, on fait l’impasse sur 90% de l’engagement financier des pouvoirs publics. Sommes-nous alors innovateurs ? Il est nécessaire d’aborder cette question, non pas pour le plaisir de dénoncer des affectations qui nous choqueraient, mais parce qu’un jour la société posera la question de la légitimation de ces concours publics et qu’il me semble plus judicieux de s’y préparer que de la fuir. La réforme de la Pac ne répond à ces nouvelles préoccupations pour une autre raison : elle est ambiguë. Avez-vous remarqué que les réformes de la Pac de 92, 99... ont été engagées au nom du marché, de l’entreprise, de la vérité des prix, bref au nom des mécanismes économiques habituels, mais que cette politique a transformé le secteur agricole en un secteur administré comme il n’a jamais été. Vous le savez bien, puisque vous avez souligné l’ampleur des démarches administratives : « On passe notre temps à remplir des papiers. Les conseillers agricoles sont là pour faire des dossiers plutôt que de faire de l’agronomie ».
La loi d’orientation agricole de 99 constitue-t-elle le relais recherché ? Je crois qu’il est prématuré de le dire, car s’il est vrai que le CTE, qui est la figure emblématique de cette loi, constitue une innovation digne de considération, il est vrai aussi que sa mise en œuvre débouche sur un certain nombre d’interrogations ou de déceptions-]. Qu’en sera-t-il dans l’avenir ?

« S’il est vrai que le CTE constitue une innovation digne de considération, il est vrai aussi que sa mise en œuvre débouche sur un certain nombre d’interrogations ou de déceptions »

N’idéalisons pas trop quand même le passé. Certes le développement agricole des années 60-70 présentait beaucoup d’attrait mais, pour être provocant, cette période n’a jamais consisté qu’à faire disparaître deux agriculteurs sur trois et à accompagner une baisse régulière des prix. Cette période de modernisation flamboyante a été une période de fort engagement, de forte mobilisation : les agriculteurs, qui ont vécu cette période avec beaucoup d’intensité, voyaient dans la modernisation de l’agriculture, dans l’exploitation familiale, dans l’associationnisme, dans la reconnaissance de leur métier une voie d’épanouissement économique, social, politique parfois même militant.
Si on est à la recherche d’un successeur, que peut-on dire de l’issue, du débouché, sinon de l’avenir, du moins des conditions de l’avenir ?

D’abord, j’attire votre attention sur le fait que contrairement à ce qu’il en était à la fin des années 80 et au début des années 90, l’agriculture, l’agroalimentaire et l’espace rural intéressent la société française. Je sais que c’est une bien maigre consolation quand on vit, comme un certain nombre d’agriculteurs, de graves difficultés économiques. Il n’en reste pas moins que c’est le signe que la société française ne gérera pas son agriculture sur le mode de la marginalisation définitive, comme d’un secteur dont on ne parle plus. Ce n’était pas évident début 90, où on entendait dire que l’Inra était surdimensionné, que le ministère de l’Agriculture n’avait plus de légitimité, que l’enseignement agricole devait se convertir à d’autres tâches. L’attention portée par la société à l’agroalimentaire est le signe que les problèmes dont nous avons débattus sont des problèmes sociétaux de première importance. Pour comprendre cette importance, je vous propose de repérer trois nouveaux champs apparus au cours de notre discussion : le champ des nouvelles attentes de la société à l’égard de l’agriculture, le champ des nouvelles procédures de l’action collective, débouchant sur la mise en évidence d’un nouvel espace de fonctionnement de l’agriculture.

Les nouvelles attentes peuvent être regroupées en trois grands thèmes : les questions de qualité, entendez par là la sécurité de l’approvisionnement comme l’attrait gustatif et culturel ; les questions de développement local et celles concernant l’environnement.
Sur la qualité, on a appris au cours de ces deux jours trois données essentielles pour l’avenir. D’abord, que l’importance des questions de certification de produits vont devenir majeures. Elles vont prendre le relais de l’augmentation quantitative et de l’amélioration des performances qu’on a connues ces 30 ou 40 dernières années. Deuxième enseignement : se pose la question de la construction des marchés. Il y a une naïveté excessive à croire qu’un marché se met en place tout seul. Non, il se construit à travers des réseaux, à travers la définition des produits, à travers la reconnaissance des pratiques et des processus, à travers des alliances... C’est long, compliqué, risqué, mais cela donne un champ à l’initiative.

« Il y a une naïveté excessive à croire qu’un marché se met en place tout seul. Non, il se construit à travers des réseaux, à travers la définition des produits, à travers la reconnaissance des pratiques et des processus, à travers des alliances... »

Il est aussi intéressant de construire un marché en coopération avec d’autres que de se contenter de passer de 90 à 100 quintaux. Le troisième enseignement n’est peut être pas venu avec assez de force. Qui va gérer la qualité demain ? Va-t-elle continuer à incomber à la production ou non ? Jusqu’à présent, notamment via les AOC, les producteurs ont eu, dans ce domaine, une responsabilité importante, construite, chèrement acquise. Enfin, on a eu des témoignages sur la déception de la hiérarchie des prix ne rémunérant pas suffisamment la qualité.
Le deuxième type d’attente concerne le développement local. Il me semble que la diversification des acteurs du développement local a été clairement reconnue dans cette assemblée, dont la composition est elle-même assez significative. Il n’est pas si fréquent que des congrès à dominante agricole fassent place aussi spontanément à des élus, à des consommateurs, à des salariés des organisations agricoles, à des représentants des collectivités locales. Je pense que c’est essentiel tant les questions de partage et d’échange entre le milieu agricole, aujourd’hui minoritaire, et les autres milieux deviennent essentielles.
Concernant la troisième attente sur l’environnement, il me semble que nous sommes peut-être passés d’une vision de l’environnement comme étant exclusivement une contrainte, une source de difficultés et d’empoisonnement à, sinon une chance, du moins une opportunité .

« Ces nouvelles attentes ménagent des opportunités que le marché ne suffit généralement pas à bien gérer. D’abord parce qu’il est l’objet de dysfonctionnements graves »

Tout ceci pour dire que ces nouvelles attentes ménagent des opportunités que le marché ne suffit généralement pas à bien gérer. D’abord parce qu’il est l’objet de dysfonctionnements graves. Interrogez vos grands-pères sur les variations de prix jusque dans les années 30, vous verrez comment fonctionne un marché agricole laissé à lui-même. Ensuite, le marché est souvent défaillant pour prendre en compte les externalités, entendez par là toutes les conséquences de nos actions sur les autres sans que ces conséquences passent par le marché. Le marché est défaillant aussi lorsque il y a bien public, un bien dont nous disposons tous sans pouvoir exclure tel ou tel d’entre nous. Dès lors, se pose la question de savoir qui va élaborer ce bien public puisque personne n’en est bénéficiaire de manière privative, exclusive. C’est précisément là que se trouve la justification du contrat. A quoi sert un contrat ? Patrice Duran nous le dit : « A se coordonner de manière stable et de manière jugée plus satisfaisante, plus efficace. » Le contrat est un mode de coordination qui advient quand les marchés sont défaillants, notamment quand on est en présence de biens spécifiques ou lorsque le coût de fonctionnement des marchés est excessif. Maintenant, il va falloir analyser à quelles conditions ces opportunités peuvent être valorisées.

« Le contrat, n’est-ce pas parfois une façon de cacher le conflit ? De cacher nos inégalités ? De se faire tous passer pour des grands, oubliant qu’on n’a pas tous la même taille ? »

Ces nouvelles attentes sont complétées par de nouvelles procédures dans le champ de l’action collective. Le contrat en est l’illustration. Suite aux interventions des universitaires et en les résumant de manière caricaturale, on peut dire que les modes d’intervention qui se mettent en place aujourd’hui sont plus souples, plus expérimentaux, plus inventifs, plus négociés, que ne l’était la voie réglementaire. Le réglementaire fait une place, modeste mais croissante, au négocié, au contractuel. On peut y voir un signe de maturité. Mathieu Calame l’a dit : « On est tous des grands pour passer des contrats. » Mais je n’exclurai pas cependant un certain nombre de risques attachés à ce développement de relations contractuelles. N’est-ce pas une façon de cacher le conflit ? De cacher nos inégalités ? De se faire tous passer pour des grands, oubliant qu’on n’a pas tous la même taille ?
Reste que le contrat répond à des caractéristiques relativement objectives des situations actuelles et à la multiplicité des acteurs. Les agriculteurs ont l’habitude de traiter avec les pouvoirs publics, et voilà que maintenant ils doivent traiter avec une multiplicité d’autres acteurs : les IAA, les consommateurs, mais aussi les chercheurs, les enseignants, les élus, les collectivités locales, les représentants de la société civile, les ONG, et même les écolos. Le contrat répond donc à cette multiplicité d’acteurs, mais aussi à la nature des questions à traiter, qui associent le public et le privé. D’autant que le marché est défaillant et que ces questions, souvent très incertaines, ne peuvent pas être traitées ailleurs que localement, territorialement. Vous noterez aussi que le contrat répond à un nouvel état d’esprit d’aménagement qui souligne davantage le rôle des acteurs locaux que le rôle redistributif de l’Etat. Dans les années 50, l’aménagement du territoire était surtout pensé en terme de redistribution par l’Etat d’activité parisiennes en province... Aujourd’hui, on insiste davantage sur le rôle des acteurs, ce qui nous sort de cette vision un peu misérabiliste. Le terme de gouvernance traduit cette évolution des procédures de l’action collective. Je pense que cette évolution ne doit pas nous éloigner de deux types de questions : 1) Est-ce que ce développement contractuel n’ignore pas le conflit et les inégalités ? 2) Cette vision procédurale des choses, qui insiste sur la façon de s’organiser fait l’impasse sur les objectifs, sur les valeurs, ou en tout cas ne les met pas au centre.

« Les contrôles sont mal vécus, on les dénonce, on s’en lasse mais, en même temps, on les recherche, on les revendique »

On peut conclure en disant que l’agriculture se met à fonctionner dans un nouvel espace. Changer d’espace est toujours un peu compliqué, voire douloureux. Nouvel espace car il y a de nouveaux acteurs, de nouvelles questions à traiter et que les façons de se coordonner entre nous deviennent davantage diverses : le marché, le marché contractualisé, le contrat avec les pouvoirs publics et le contrat social. Ceci vous explique pourquoi les contrôles se développent. Les contrôles sont mal vécus, on les dénonce, on s’en lasse mais, en même temps, on les recherche, on les revendique. Les agronomes des années 60 avaient une vision très standardisée (du blé, du maïs... partout pareil en France), pour des raisons d’efficacité économique, mais aussi pour des raisons sociopolitiques : c’était une façon de démocratiser les produits agricoles et de les rendre accessibles au plus grand nombre. Voyez combien les choses ont évolué depuis, en passant de cette standardisation à la différenciation, vous en avez tous témoigné. Ces contrôles sont donc la rançon du développement des projets. Peuvent-ils laisser une place à l’initiative, à l’innovation, à la liberté ? Votre réponse, massive, est de dire qu’il faut des lieux pour cela. Si on n’a pas de lieux, la bureaucratie s’y substituera-.
Ces lieux sont indispensables aujourd’hui pour sélectionner les questions d’intérêt commun, pour développer des apprentissages permettant de se donner une intelligence commune. Cette sélection des questions et d’élaboration d’une culture commune implique une mise en forme, des reconnaissances, un travail d’échange, de communication. Tous les lieux ne sont pas adaptés. Ils ne doivent pas être trop absorbés par la gestion courante et être suffisamment ouverts pour que le débat soit possible à un horizon suffisamment éloigné. Ces lieux sont souvent liés au territoire. C’est précisément parce que la société est à la recherche de ces lieux, au delà du secteur agricole, que la prospective retrouve un regain d’intérêt. C’est pourquoi il faut encourager les structures comme la Mission d’Animation des Agrobiosciences. Mais attention, il existe des lieux passéistes où il ne se passe rien, entretenus par des personnes qui ont intérêt à ce qu’il ne se passe rien.

« Je regrette pour ma part que ces initiatives locales qui sont apparues dans l’Université ne débouchent pas plus efficacement sur un renouvellement de la politique agricole. »

En ce qui concerne la formation, je soulignerai l’importance d’acquérir une connaissance des sociétés d’aujourd’hui. Les questions de pratiques sociales, d’aptitude à la communication sur son métier, deviennent fondamentales surtout quand on est minoritaire. Or, il me semble que les agriculteurs ont quelques progrès à faire pour communiquer avec l’extérieur, alors même que la politique agricole dépendra de plus en plus de cet extérieur. Ces questions de formation sont donc essentielles pour acquérir la capacité de contractant, en se protégeant contre les risques de relations inégales, voire de domination.
La période actuelle est contradictoire : elle est à la fois très inquiétante, elle suscite des réactions de peur, de repli, d’enfermement, parfois même de violence, mais, à côté de ce désarroi, elle ouvre aussi de nouvelles frontières, de nouvelles initiatives. Il me semble que globalement on a tendance à être pessimiste, alors que localement l’optimisme se rencontre. Je regrette pour ma part que ces initiatives locales qui sont apparues dans l’Université ne soient pas davantage élaborées, interprétées, commentées et ne débouchent pas plus efficacement sur un renouvellement de la politique agricole. D’où l’attention qu’il convient de porter aux lieux, à vos platanes, à vos cercles de conversation, et je souhaite que Marciac et sa suite soient l’occasion pour les uns et les autres d’un réalisme et d’une efficacité plus grands. »(Une publication. Mission Agrobiosciences)

On peut également lire

« La contractualisation, inévitable et imparfaite »- par Patrice Duran. Sociologue. Dans le cadre du débat l’Agriculture entre contrats et contrôles. Marciac 2002

« Echanges et certifications : les arguments de la confiance »- Par Emmanuelle Auriol. Economiste. Dans le cadre du débat l’Agriculture entre contrats et contrôles. Marciac 2002

« La confiance est ce qui reste quand on a tout oublié de la construction juridique qu’est le contrat »- Par Christian-Albert Garbar. Juriste. Dans le cadre du débat l’Agriculture entre contrats et contrôles. Marciac 2002.

« Le Contrat territorial d’Exploitation : impasse ou laboratoire ? »- Par François Léger. Inra. Dans le cadre du débat l’Agriculture entre contrats et contrôles. Marciac 2002.

« Du contrat individuel au contrat collectif : la stratégie de l’Etat et des territoires »-
Par François Projetti. Ministère de l’alimentation, l’agriculture, la pêche et les affaires rurales Dans le cadre du débat l’Agriculture entre contrats et contrôles. Marciac 2002.

« 9 PAROLES D’AGRICULTEURS SUR LE THEME : AGRICULTURE ENTRE CONTRATS ET CONTROLES »- DANS LE CADRE DE L’UNIVERSITE D’ETE DE L’INNOVATION RURALE. MARCIAC 2002.

Accéder à l’ensemble des actes de la 8ème Université d’Eté de l’Innovation Rurale « L’Agriculture entre Contrats et Contrôles »-. Marciac. Août 2002.

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Philippe Lacombe est Directeur scientifique SED (Société, Economie et Décision) à l’Inra. Sa mission : analyser les relations politiques, sociales et économiques attachées aux activités agricoles et agroalimentaires, dans une perspective d’aide à la décision et de participation au débat de société. Egalement animateur du groupe de prospective de la Datar "Agriculture et territoires en 2015", il est au cœur de la réflexion sur les futurs possibles de l’agriculture . Enfin, il préside l’instance nationale d’évaluation des CTE , chargée d’examiner la mise en place de la procédure et d’en évaluer les impacts.

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Accéder à toutes les publications « Alimentation en Débats du Plateau du J’GO-.Un Télescopage de points de vue de scientifiques, producteurs et cuisiniers sur l’actualité de l’Alimentation et de la Société organisé par la Mission Agrobiosciences. En collaboration avec le bistrot du J’Go à Toulouse. Rencontres enregistrées et diffusées le troisième mardi de chaque mois de 17h30 à 18h30 et le troisième mercredi de chaque mois de 13h à 14h sur Radio Mon Païs (90.1).

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