07/04/2015
Veille sciences et société. 7 avril 2014
Mots-clés: OGM

Quand les OGM en voient de toutes les couleurs

Attaquées de toutes parts, notamment sur leur incapacité à sauver le monde de la famine,les, il y a un pas de géant.

Quand les OGM en voient de toutes les couleurs


L’Environmental Working Group (Groupe de travail sur l’environnement), basé aux États-Unis, a fait paraître mardi 31 mars une analyse intitulée « Feeding the World – Without GMO », qui démolit le mythe selon lequel avec l’explosion démographique, les OGM sont essentiels pour nourrir le monde. En fait, indique le rapport, la recherche récente montre que les cultures génétiquement modifiées n’ont rien fait pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale. Le vrai problème, soutient l’EWG, est la pauvreté et le manque d’accès des petits exploitants aux ressources de base comme les engrais et à des routes menant au marché. « Alors pourquoi », demande l’EWG, « les grandes entreprises agricoles et biotechnologiques continuent-elles d’insister sur le fait que la solution pour satisfaire la demande de produits alimentaires est l’investissement dans leurs semences génétiquement modifiées » ? Il existe des stratégies qui mettent à profit ce que nous savons déjà sur l’utilisation plus efficace des ressources, et qui pourraient doubler les disponibilités alimentaires tout en réduisant l’impact de l’agriculture sur l’environnement, ajoute l’organisation. Par exemple, une meilleure utilisation des engrais pourrait augmenter de 30 pour cent la production de céréales et améliorer les revenus des agriculteurs pauvres, tout en réduisant la contamination des ressources en eau. L’investissement dans l’infrastructure dans les pays en développement pourrait réduire sensiblement les déchets alimentaires, ajoute le rapport. « Étant donné que la création d’une seule variété de culture génétiquement modifiée peut coûter plus de 130 millions de dollars, on pourrait penser que les grandes entreprises agricoles investiraient dans des stratégies qui ont fait leurs preuves, et moins sur des OGM qui n’augmenteraient peut-être même pas les rendements des cultures », conclut l’EWG. « Mais le véritable souci des sociétés, c’est d’accroître leurs profits, et non de nourrir un monde affamé ». Et de chercher de nouveaux marchés...

Ananas roses et tomates violettes


De nouveaux aliments génétiquement modifiés pour lutter contre le cancer et promouvoir la santé du cœur pourraient se retrouver dans les épiceries dans les prochaines années, à la suite de l’approbation aux États-Unis de pommes qui ne brunissent pas et de pommes de terre qui ne présentent pas de meurtrissures. Les sociétés et les scientifiques qui mettent au point les ananas roses pour lutter contre le cancer et les tomates violettes bonnes pour le cœur espèrent que les consommateurs seront attirés par les bienfaits pour la santé, et mettront de côté les préoccupations au sujet du génie génétique. Michael Firko, qui supervise la réglementation des organismes génétiquement modifiés (OGM) pour le Département de l’Agriculture des États-Unis, explique : « Je pense qu’une fois que les gens verront davantage les bienfaits, ils seront plus enclins à accepter la technologie ». Mais les critiques n’en sont pas si sûrs – ils pensent qu’il devrait y avoir plus de réglementation de ces aliments. « Bon nombre de ces choses peuvent être faites au moyen de la sélection traditionnelle », affirme Doug Gurian-Sherman, du Center for Food Safety. « Nous devons faire preuve de scepticisme ». Certaines de ces cultures sont déjà disponibles dans les épiceries : papaye d’Hawaii, quelques courgettes et courges et une petite quantité de maïs doux. Le maïs et le soja constituent l’essentiel des cultures génétiquement modifiées du pays et sont consommés par le bétail ou servent d’ingrédients dans des aliments transformés. Bien que des études montrent que ces aliments sont sans danger pour la consommation, les consommateurs se méfient. Les sociétés qui mettent au point les produits indiquent que leur stratégie pour l’emporter sur les consommateurs consiste à exploiter leur intérêt accru pour une alimentation saine. Quant aux détaillants, ils hésitent encore, et certaines chaînes de distributeurs se sont engagées à ne pas vendre de produits génétiquement modifiés. Cathleen Enright, de Biotechnology Industry Organization, explique que l’industrie craint que l’opposition de groupes de plaidoyer puisse ralentir le développement. « En fin de compte, le marché va déterminer ce qui va avoir du succès », dit-elle.

Sources :


D’après des informations publiées par le Meridian Institute

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