Viandes et cancers : des liaisons vraiment dangereuses ?

En octobre dernier, l’OMS publiait un rapport affirmant que la consommation de viandes transformées est cancérogène et qu’ingérer de la viande rouge l’est probablement.
Reprise en boucle par la presse, l’information fut vilipendée par certains critiques gastronomiques et balayée d’un revers de la main par les filières viandes et charcuteries…
Dans le même temps, elle offrait une occasion en or aux militants « vegan » qui martelèrent que, ils l’avaient bien dit, la viande ce n’est pas bon pour la santé, ni pour le climat et l’environnement (COP 21 oblige !).
Dans cette cacophonie quasi-délirante, quid des consommateurs ? Dubitatifs et raisonnables, la plupart ont vite compris que manger un steak ne peut pas être pire que « cloper » ou « picoler ». Du côté des éleveurs, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la coupe déjà bien pleine (images d’animaux maltraités dans l’abattoir d’Alès, cours du porc en chute constante, retour de la grippe aviaire…). Et certains d’ironiser : après l’agroécologie, le marketing, les nouvelles technologies, doivent-ils maintenant prendre des cours d’oncologie pour rassurer le consommateur ?

Pour remettre les pendules à l’heure, la Mission Agrobiosciences a rencontré Denis Corpet [1], l’un des 22 experts issus de 10 pays, réunis à l’IARC [2] à Lyon en octobre, pour préparer ce rapport. Et lui a demandé de revenir sur les conclusions issues de ce travail collectif, ce qu’elles signifient, s’il faut « arrêter de manger de la viande » ou dans quelles conditions l’on peut continuer à consommer des charcuteries et du steak. Bref, quelles viandes, quelles recommandations, quelle prévention ? Des questions simples, des réponses limpides pour, en 14 mn, faire la part du risque et des fantasmes.

Voir la vidéo "Cancer et viandes rouges... Denis Corpet s’explique" (14’)