03/07/2006
Revue de Presse. Mission Agrobiosciences
Nature du document: Revue de presse
Mots-clés: Elevage , Santé

Grippe aviaire : diffusion du virus et diffusion de l’information

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L’annonce récente d’un premier cas scientifiquement avéré de transmission humaine du virus H5N1, en Indonésie, a relancé l’intérêt médiatique pour la lutte contre la grippe aviaire, alors que plusieurs experts internationaux de cette maladie sont actuellement réunis à Paris. L’Humanité annonçait le 26 juin que 8 membres d’une même famille étaient décédées en Indonésie. « Les éléments dont nous disposons sont a priori inquiétants dans la mesure où une seule personne a été à l’origine de sept contaminations, ce qui, pour les spécialistes de modélisation des épidémies, est un taux extrêmement élevé », réagissait alors Jean-Claude Manuguerra, spécialiste de virologie à l’Institut Pasteur de Paris, interrogé par Jean-Yves Nau dans Le Monde.

M.Manuguerra, responsable de la cellule française d’intervention biologique d’urgence, se voulait néanmoins rassurant en expliquant que «  les faits remontent aujourd’hui à près de six semaines, et la propagation redoutée n’a pas eu lieu. En d’autres termes, le virus n’est pas, cette fois encore, parvenu à muter de manière suffisante pour menacer l’espèce humaine ». Tout en reprenant les affirmations de l’OMS assurant que la mutation apparue en Indonésie n’était « pas dangereuse », Libération ne pouvait s’empêcher de souligner que « plus de la moitié des morts de la grippe aviaire dans le monde étaient indonésiens depuis le début 2006 ». L’Indonésie est un pays «  politiquement morcelé », semble répondre Jean-Claude Manuguerra dans une nouvelle interview, publiée aujourd’hui par Le Monde. Le virologue y explique qu’il est préfèrable d’avoir à faire à « des Etats organisés, centralisés, qui permettent de réagir très vite à la menace lorsqu’elle survient ». Le 23 juin dernier, Le Figaro accusait pour sa part la Chine d’avoir « caché un décès survenu en 2003 », en se basant sur une demande d’explication de l’OMS à Pékin. « La démarche de l’OMS intervient à la suite de la publication dans le New England Journal of Medicine d’une lettre de huit scientifiques chinois, décrivant l’histoire médicale de ce premier malade », explique Le Figaro. « L’information est au coeur de la lutte contre l’épidémie », résume aujourd’hui Cécile Dumas sur le site du Nouvel Observateur. Mais la journaliste vise moins l’information du grand-public que le partage des informations entre spécialistes. « Certains chercheurs aimeraient avoir accès aux souches virales  », expose Cécile Dumas, relayant un éditorial de la revue Nature qui s’étonne que sur 51 cas humains rapportés en Indonésie, une seule séquence génétique de souche virale a été déposée dans la banque publique (Genbank). « Il est vrai que les séquences génétiques des virus H5N1 isolés chez l’homme ne sont pas rendues publiques avant leur publication scientifique », confirme Jean-Claude Manuguerra au Monde, expliquant que le financement de la recherche dépend de ces publications, et que les chercheurs sont donc « tentés de moins partager leurs connaissances qu’aujourd’hui  ». Un paradoxe récemment dénoncé à Cambridge par l’italienne Ilaria Capua, directrice de l’Institut de zooprophylaxie expérimentale de Padoue, rapporte un compte-rendu de Jean-Yves Nau paru dans Le Monde en avril dernier. Le journaliste médical du quotidien français raconte sur un site spécialisé (RevMed.ch) qu’il a pu assister à cet appel parce qu’il ignorait que la rencontre était « fermée à la presse ». Son homologue du Figaro, Jean-Michel Bader semble également appuyer le combat d’Ilaraia Capua en déplorant que de « petites ambitions carriéristes freinent la lutte contre la pandémie ».
Mission Agrobiosciences. Revue de presse. 30 juin 2006.

Vendredi 30 juin 2006, Le Monde, Le Figaro, Libération, L’Humanité et Nouvel Obs

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