23/06/2006
Revue de Presse. Mission Agrobiosciences
Nature du document: Revue de presse

Le thon voit rouge en Méditerranée

Quel avenir pour le thon rouge et sa pêche en Méditerranée ? Dans Le Figaro, un reportage s’inquiète pour les pêcheurs artisanaux « à la thonaille  » Marseillais, «  pris dans les filets de l’Europe ». Une règlementation européenne pourrait définitivement condamner cette pêche traditionnelle, se désole Alexandre Nasri, qui a embarqué à bord de « l’un de ces derniers petits métiers de la Méditerranée ». Le journaliste explique que « ce qui vaut aux thonailleurs les foudres de l’Europe, ce sont moins les grosses prises de thons rouges que celles, accidentelles, de dauphins de l’espèce Stenella. Ces dauphins auxquels scientifiques et écologistes prêtent une intelligence hors du commun et que les anthropomorphes affublent d’un sourire émouvant ».

Alexandre Nasri précise que les pêcheurs utilisent désormais « des répulsifs acoustiques » que le taux de mortalité des dauphins dû à la thonaille serait d’environ 0,15% du stock méditerranéen, selon des comptages de scientiques du CNRS embarqués. Réaction d’une élue chargée de la pêche au conseil régional PACA : «  ici, la thonaille, c’est 300 familles et un pan important du patrimoine culturel. L’Union cherche-t-elle la destruction totale de nos flottes », s’indigne Josette Sportiello ? Son de cloche radicalement différent à Sète : «  arrêtez de penser que la pêche en Méditerranée, c’est Marius et Jeannette, une barcasse à rames et la bouillabaisse pour les touristes », tonne Jean-Marie Avallone, propriétaire de 5 thoniers et d’une société de mareyage, à l’Express.
Le reportage de Georges Dupuy, publié en 2002, expliquait que la flotte de navires thoniers de Sète, équipés de « sennes », des filets de 1.400 mètres de circonférences, était devenu «  la plus importante  » et « la plus puissante » de Méditerranée. Menacée cependant par les Espagnols, qui se sont lancés les premiers dans l’engraissement en captivité des thons, avec l’appui financier des Japonais, premiers clients du thon rouge de Méditerranée. Le journaliste explique que les quotas de capture fixés par l’Europe ne sont pas respectés. « En Méditerranée comme ailleurs sur mer, tout le monde ment », affirme Georges Dupuy. L’Algérie doit ainsi faire face à une « pêche illicite », vient de reconnaître à la télévision le ministre algérien de la pêche, Smaïl Mimoun, cité par El Watan. Le quotidien algérien ajoute que selon le ministre, le gouvernement avait accordé cette année des autorisations de pêche pour un mois à 12 bateaux japonais et 3 coréens, ce qui a rapporté 1763 millions de dollars à son ministère. Smaïl Mimoun affirme que l’Algérie n’est pas outillée pour exploiter elle-même le thon rouge qui nécessite des thoniers, rapporte El Watan, signalant cependant que le pays vient d’acquérir 4 navires et que d’autres «  sont en construction au profit d’opérateurs privés qui vont se lancer dans ce type de pêche  ».
Mission Agrobiosciences. Revue de presse. 22 juin 2006.

22 juin 2006, Le Figaro, L’Express, El Watan (Algérie)
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