LES TABLES RONDES DE L’INP-ENSAT
Le 14 novembre 2012.
Histoire, génétique et économie. Aux racines de l’amélioration des plantes.
Pensées comme des moments de culture, ces Table Rondes, conçues et animées par Sylvie Berthier et Valérie Péan (Mission Agrobiosciences), s’inscrivent dans le cadre de l’Unité d’Enseignement « Introduction au développement durable » de l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse. Destinés aux élèves de 2ème année mais aussi ouverts à tous publics, ces éclairages et ces échanges réinterrogent les savoirs, appréhendent différentes approches et de placent les futurs agronomes en état de questionnement et de réflexion.
Le sujet
Il y a 10 000 ans déjà, l’homme domestiquait les plantes sauvages pour les adapter à ses usages, à ses goûts et à ses préférences culturelles. Au fil des siècles, les végétaux sélectionnés et acclimatés (tomate, riz, blé, sorgho, chou…) ont migré de régions en continents, au gré des déplacements humains.
Grâce aux progrès de la recherche agronomique, de la génétique et des méthodes de sélection, l’objectif de nourrir toujours plus d’hommes à bas coût a été en partie accompli dans les sociétés occidentales.
Mais aujourd’hui, l’amélioration des plantes doit relever de nouveaux défis tels que la raréfaction de l’eau, des terres cultivables et des ressources fossiles, alors que le nombre de bouches à nourrir devrait atteindre neuf milliards en 2050. Ce, dans un contexte où le débat sur les ressources génétiques ne cesse de s’envenimer du fait de l’évolution du cadre juridique et d’enjeux économiques importants, qui induisent des tentatives d’appropriation (brevets sur les gènes, valorisation de « services écosystémiques »…).
De fait, malgré les énormes progrès réalisés, l’amélioration des plantes ne va plus sans poser de questions ni soulever de critiques.
A quelles plantes s’intéressent les chercheurs et les semenciers et quels critères guident le développement des espèces végétales : standardisation, rentabilité économique, productivité, qualité, goût des consommateurs, résistances aux maladies ? Comme on l’entend souvent, les espèces améliorées ou les nouvelles variétés servent-elles uniquement les intérêts de multinationales du Nord au détriment des pays du Sud ? D’ailleurs, selon quels processus les semences sont-elles passées, en un peu plus d’un siècle, du statut de bien plus ou moins commun à celui de bien privé marchand ?
Quels sont les paradoxes, défis et enjeux scientifiques, économiques et juridiques de l’amélioration des plantes, à la lumière des objectifs de développement durable ? Autant de questions vives et complexes qui seront abordées au cours de cette table ronde, par les trois intervenants suivants :
Les intervenants
Michel CHAUVET est agronome et ethnobotaniste, ingénieur de recherche à l’Inra, il a été l’un des co-fondateurs du Bureau des Ressources Génétiques (BRG). Il a participé aux négociations internationales sur la biodiversité et les ressources génétiques et contribue au programme PROTA d’inventaire des plantes utiles d’Afrique tropicale. Auteur de « La biodiversité, enjeu planétaire » (Ed Le sang de la terre 1993), il va prochainement publier une « Encyclopédie des plantes alimentaires européennes », et a créé un site web sur les plantes utiles, Pl@ntUse.
Hélène TORDJMAN. Economiste au Centre d’Economie de Paris Nord, Hélène Tordjman développe une approche pluridisciplinaire (économie, droit, histoire et philosophie) dans le but de comprendre la nature et la dynamique du capitalisme contemporain. Elle est l’auteur de nombreuses publications, dont la dernière en date « Vingt ans de politiques de conservation de la biodiversité : de la marchandisation des ressources génétiques à la finance « verte » », avec Valérie Boisvert (dans la Revue Economie Appliquée, 2012).
Jean-Christophe GLASZMANN est généticien au Cirad, où il dirige l’unité AGAP, UMR Cirad-Inra-Montpellier SupAgro sur Amélioration génétique et adaptation des plantes méditerranéennes et tropicales. Il mène des recherches sur le riz, le sorgho, la canne à sucre et le bananier, dans une optique de valorisation de la diversité génétique. Il a longtemps piloté un programme mondial (generationcp.org) sur les ressources génétiques des plantes vivrières.
S’INSCRIRE
Les trois tables rondes se tiendront de 14h00 à 17h00
Dans le Grand Amphi de l’INP-ENSAT, Avenue de l’Agrobiopole, Auzeville-Tolosane
L’entrée est gratuite et ouverte à tous, mais les places étant limitées, l’inscription est obligatoire, auprès de
Christiane Saint-Luc : st-luc@ensat.fr
tél : 05 34 32 39 54
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Les deux autres tables rondes programmées en 2012
- Le Le 16 octobre : Sciences et industries alimentaires : A quelle sauce nous font-elles manger ?
Avec Michèle MARIN, docteur-ingénieur en sciences alimentaires, spécialisée en génie des procédés appliqué à la transformation des produits agricoles et des matériaux biologiques, Présidente du centre Inra de Toulouse et déléguée de la région Midi-Pyrénées.
Béatrice de REYNAL, nutritionniste. Elle travaille chez Nutrimarketing, une agence de communication nutritionnelle à destination des industries alimentaires et de la grande distribution.
Yves BAYON de NOYER. Cet ancien cadre de Sodexo crée en 1986 la société Agis, spécialisée dans les plats cuisinés sous vide, un procédé qu’il est le premier à industrialiser. Par ailleurs, il est vice-président de l’Ania (Association nationale des industries agroalimentaires), président de l’Association de coordination des centres techniques de l’agroalimentaire et président du pôle de compétitivité national fruits et légumes, le PEIFL, basé dans le Vaucluse. - Le 4 décembre : L’agriculture urbaine, entre terrains d’entente et champs de tension
Avec Serge BONNEFOY, docteur en économie. Après avoir dirigé l’Association pour le Développement de l’Agriculture de l’Y Grenoblois, il prend les fonctions, en 2000, de secrétaire technique du réseau national Terres en Villes qui regroupe 21 agglomérations françaises (dont Toulouse).
Pierre DONADIEU, géographe et agronome, professeur à l’Ecole nationale supérieure du paysage (Versailles) et chercheur Inra, à l’Unité SAD-APT (Paris-Grignon), équipe Proximités.
Xavier LAUREAU, président de la grappe d’entreprises Le Vivant et la Ville et codirigeant des fermes de Gally : situées en Ile-de-France, ces activités regroupent l’horticulture, la jardinerie, le paysagisme, la cueillette en libre-service, sans oublier deux fermes ouvertes, à Saint-Cyr-l’Ecole et Sartrouville.
TELECHARGEZ GRATUITEMENT les Cahiers édités en 2011, suite aux Tables Rondes sur le changement climatique, la souveraineté alimentaire et l’élevage en cliquant ICI